
Une délégation bretonne a défendu, ce lundi, au ministère de la Santé, la réouverture des urgences de l’hôpital de Carhaix. Des pistes ont été évoquées et le ministre est attendu d’ici à deux mois pour annoncer des solutions concrètes.
Par Luna QUEMENER.
Après des mois de mobilisation et une attente prolongée, les élus du Centre-Bretagne ont enfin été reçus au ministère de la Santé, ce lundi 17 février, à Paris. Initialement prévue avec le ministre délégué de la Santé et de l’Accès aux soins, Yannick Neuder, la rencontre s’est finalement tenue sous l’égide de Catherine Vautrin, ministre du Travail, de la Santé et des Solidarités. Malgré ce changement, les élus y voient un signal fort. « C’est un signe positif qui montre que l’État prend la mesure de la situation », souligne Guillaume Robic, maire de Rostrenen (22) et conseiller régional. Un sentiment partagé par Loïg Chesnais-Girard, président de Région, qui se félicite d’un échange « utile, serein et constructif ».
Quatre pistes pour avancer
Si la réouverture complète des urgences 24 h/24 et 7 J/7 reste l’objectif, plusieurs solutions ont été mises sur la table. Parmi elles, le recours à la Réserve sanitaire nationale, qui pourrait apporter un renfort temporaire en personnel médical, et une coopération renforcée avec les hôpitaux de Brest et Morlaix, afin d’assurer une présence plus régulière de médecins urgentistes à Carhaix. Le ministère a également évoqué le recrutement de médecins diplômés hors Union Européenne (PADHUE), une option qui suscite des réserves mais qui reste envisageable. Une autre piste étudiée concerne la création d’un Smur démédicalisé, un dispositif qui permettrait de compléter l’offre de soins en attendant une solution plus pérenne.
Un déplacement ministériel pour « annoncer des solutions concrètes »
Si les élus restent prudents, ils saluent néanmoins une avancée majeure : le ministre Yannick Neuder viendra en Bretagne d’ici six à huit semaines. « Il viendra poser les premières briques de cette reconstruction du service des urgences et annoncer des solutions concrètes », assure Loïg Chesnais-Girard.
Dans l’intervalle, un travail de terrain va se poursuivre avec l’ARS, les services hospitaliers et la préfecture pour concrétiser les pistes évoquées. « L’essentiel est que l’inertie administrative soit levée pour que le protocole d’accord soit appliqué, insiste Guillaume Robic. Nous avons eu en face de nous des interlocuteurs à l’écoute et respectueux, ce qui n’a pas toujours été le cas par le passé », ajoute-t-il.
Mais pour Christian Troadec, la prudence reste de mise. « Cela fait plus de 20 mois que nous attendons la mise en œuvre du protocole signé par l’État. Pourquoi ces solutions, connues depuis le début, n’ont-elles pas été appliquées plus tôt ? », interroge le maire de Carhaix, qui appelle à maintenir la pression. « La vigilance est maintenue à 100 % sur la mise en œuvre et la concrétisation », affirme-t-il. Lors de la réunion, il a également demandé au ministère de la Santé le retrait des plaintes visant la trentaine de défenseurs de l’hôpital, convoqués sous le régime de garde à vue après une occupation des locaux du siège de l’ARS du Finistère le 14 septembre 2023.
Une restitution de la réunion organisée au ministère de la Santé se tiendra, ce mardi 18 février, devant la porte d’entrée de l’hôpital, à 18 h, ou, en cas de mauvais temps, au Karaez Park.
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