Vannes. Les pressings rincés par la hausse des prix de l’électricité(OF.fr-13/01/23)

Sonia Fournier, responsable du pressing 5 à Sec, à Vannes (Morbihan) a vu ses factures d’électricité doublées.

Plusieurs pressings de Vannes (Morbihan) subissent des hausses de leurs factures d’électricité. Augmentation des tarifs, machines moins régulières, travail nocturne, les solutions mises en place par les professionnels sont variées. Tous espèrent qu’elles seront suffisantes.

Une vigilance accrue pour les métiers du pressing. C’est ce qu’avait préconisé la Chambre des métiers et de l’artisanat (CMA), lors de ses vœux du jeudi 5 janvier 2023. Il faut dire qu’entre les machines à laver et les fers à repasser, ces entreprises sont très énergivores. Et les pressings de Vannes (Morbihan) n’ont pas été épargnés.

« Nos factures ont doublé », confirme Sonia Fournier, responsable du pressing 5 à Sec, à Vannes (Morbihan). Une augmentation qui se ressent depuis la fin de l’année dernière sur la note des clients. « On a mis en place une contribution à la facture d’énergie à hauteur de 99 centimes sur toutes nos prestations », détaille la responsable de 38 ans. Élément notifié sur la facture de la clientèle et qui disparaîtra si les prix reviennent à la normale selon la direction de 5 à Sec.

Pas de machines après 14 h

Les habitudes du pressing ont également changé. Depuis septembre 2022, l’entreprise ne lance plus de machine après 14 h pour limiter la facture. « Ça représente une économie de 10 à 15 % », éclaire Benjamin Lacoste, directeur général du groupe 5 à Sec.

Les temps sont également durs pour Isabelle Le Guilly, gérante du pressing de Poulfanc à Séné (Morbihan). « On est passé d’une facture en moyenne de 300 € à 1 500 € depuis le 1er janvier 2023 », déplore la responsable, installée depuis 20 ans.

Les activités de maroquinerie proposées par la quinquagénaire « ne seront pas suffisantes » pour pallier la perte. D’autant plus que les conséquences du Covid se font toujours sentir : « J’ai contracté un prêt de 20 000 €. Il me reste un peu moins de 14 000 € à rembourser », ajoute la gérante du pressing basée à Séné.

Travail de nuit

Ballon d’eau chaude et frigo coupés, machine lancée uniquement si elle est pleine… Face à cette situation difficile, Isabelle Le Guilly multiplie les économies. La gérante a aussi pris une décision radicale : travailler la nuit. « Les heures creuses sont moitié moins chères. Je commence à 22 h 30 et je termine à 3 heures du matin. »

Nathalie Lecamp, gérante du pressing de Touhannic à Vannes (Morbihan) travaille la nuit pour bénéficier des heures creuses.

Cinq petites heures de sommeil et la gérante retourne au travail. Parfois, elle n’a que quelques dizaines de mètres à faire puisque quand son alternant n’est pas présent, elle dort dans son camping-car. « J’habite à Locqueltas donc ça fait trop loin pour rentrer chez moi. »

Nathalie Lecamp, gérante du pressing de Touhannic à Vannes, compte sur les petits gestes pour faire baisser la future facture. « On essaye de regrouper un maximum de vêtements pour ne pas faire tourner des machines avec deux, trois vêtements », commente la gérante.

La mesure pourrait se révéler efficace mais rallonge les délais d’attente pour la clientèle. Et si ça ne suffit pas : « On pense à fermer un jour supplémentaire. On verra quand on aura notre bilan », ajoute la femme de 55 ans.

Covid et inflation

Un nouveau coup dur après que le Covid a « vidé sa trésorerie » et avec l’inflation qui n’arrange rien. « Tous les produits ont augmenté comme la lessive, les détachants ont augmenté. » Les clients sont aussi plus regardants. « Les gens font plus attention, ils nous demandent plus conseil pour savoir s’ils peuvent le laver eux-mêmes », remarque-t-elle.

Sentiment confirmé par Marie-Françoise Laurent qui tient le Lotus Pressing à Vannes. « Les clients font de plus en plus attention. Ils râlent sur l’augmentation du coût de la vie et tout ce qu’ils peuvent laver eux-mêmes, ils le feront », souligne la gérante de 54 ans. Serait-ce la fin des pressings ? En tout cas, si la situation ne s’arrange, beaucoup réfléchissent à mettre la clé sous la porte.

Alexis VIGNAIS

source: https://www.ouest-france.fr/bretagne/vannes-56000/vannes-les-pressings-rinces-par-la-hausse-des-prix-de-l-electricite-e28154a6-9292-11ed-9c72-b4529e396535

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