
Après un accident vasculaire cérébral (AVC), la rééducation doit être engagée rapidement. Malgré ses nombreux appels, André Martin, de Saint-Pabu, n’a trouvé aucun kiné disponible.
Quand on a servi la population comme pompier pendant toute sa carrière et qu‘il n’y a personne pour venir à votre secours après un accident vasculaire cérébral (AVC), il y a de quoi être en colère.? C’est le cas d’André Martin, de Saint-Pabu, qui cherche toujours le kiné qui voudra bien prendre en charge sa rééducation après l’AVC qui l’a frappé le 10 juin 2022.
« Je ne tenais pas debout »
« J’ai appelé tous les cabinets de kinésithérapie autour de mon domicile, de Ploudalmézeau à Lannilis, en passant par Lampaul-Ploudalmézeau, Saint-Renan et Plouguin. Comme je suis à 100 %, je peux bénéficier d’un taxi pour me rendre aux séances de rééducation. Mais à chaque fois, la réponse du cabinet est la même : « Notre agenda est complet ! » », se désole André Martin. Pompier retraité, il est l’un des fondateurs de la Muco des pompiers, une randonnée cyclotouriste au profit de la recherche sur la mucoviscidose, créée en 1993 et qui a été interrompue par la crise sanitaire.
« J’étais en vacances à Lesconil et je me suis senti mal, je ne tenais pas debout comme si j’étais en état d’ivresse. Au départ, on a pensé à un malaise vagal, mais cette instabilité ne passait pas. J’ai été transporté par les pompiers à l’hôpital ». Admis aux urgences de Pont-l’Abbé, et hospitalisé en cardiologie dans cet hôpital, il n’a été transféré à l’hôpital de Quimper en neurologie que le dimanche 12 juin, après un scanner demandé par une interne, qui a révélé un AVC au niveau du cervelet.
Pas de remboursement jusqu’à Brest
« Quand je me lève, j’ai des vertiges, même si je trouve que cela s’améliore. Il me faut une rééducation, mon ordonnance prévoit six mois de rééducation à voir avec le kiné. Je suis déçu, il y a plein de gens qui vont chez le kiné qui n’ont pas grand-chose, et moi ce n’est pas le cas. Pourquoi les kinésithérapeutes ne prévoient pas des créneaux en urgence pour des patients dans mon cas ? Pourquoi préfèrent-ils masser des petits bobos et nous laisser de côté ? », interroge André Martin.
Passionné de vélo, il était déjà suivi régulièrement par un cardiologue, pour pouvoir continuer son sport préféré, il a donc pu obtenir un rendez-vous plus facilement, cette spécialité étant aussi très sollicitée. « J’ai réussi à avoir un rendez-vous pour réaliser une IRM, mais ce ne sera qu’au mois d’août et il faudra que je me rende à Quimper ».
Impossible pour lui de chercher un kiné jusqu’à Brest, il ne serait pas remboursé de la totalité du déplacement. « En ce qui concerne la prise en charge des transports entre le domicile et le masseur-kinésithérapeute, la CPAM (Caisse primaire d’assurance maladie) rembourse sur la base du professionnel le plus proche. Ainsi, si ce patient se rend chez un masseur-kinésithérapeute plus éloigné, il sera remboursé sur la base de la distance séparant le domicile au professionnel le plus proche », confirme la CPAM du Finistère.
Auteur : Catherine Le Guen