
Samedi soir, 31 mai, se déroulait la finale de la Ligue des champions PSG–Inter Milan. Partout, on se prépare à suivre le match et à célébrer la victoire. Mais dès la 21e minute du match, la fan zone est gazée…
Par Valérie DEMIENE.
Samedi soir se déroulait la finale de la Ligue des champions PSG – Inter Milan. Partout, on se prépare à suivre le match et à célébrer la victoire.
Dans la fan zone du parc des Princes, et à Munich où se déroule le match, très vite, les supporters rassemblés scandent « Liberté pour Gaza » saisissant cette occasion pour montrer leur solidarité avec le peuple palestinien et réaffirmer l’exigence du cessez-le-feu et l’arrêt du génocide en cours.
Dans le stade, des supporters du PSG déploient une banderole géante sur laquelle on peut lire « Stop au génocide à Gaza ».
Déjà en novembre dernier, lors d’un match contre l’Atlético Madrid, les supporters du PSG avaient déployé un tifo représentant un combattant palestinien en keffieh, accompagné du message « Free Palestine ».
Quelques minutes après la fin du match, Bruno Retailleau qualifie de « barbares » les jeunes venus fêter la victoire du PSG dans les rues de Paris.
Le terme de « barbare » employé ici démontre à nouveau comment ce gouvernement cherche à diviser la population en mettant en avant l’islamophobie et le racisme dans notre société.
Interviewés par BFMTV dans la nuit, les jeunes témoignent de leur plaisir à fêter la victoire du PSG, ils disent aussi « l’ambiance est incroyable, Merci PSG, Free Palestine Free Congo ! On a tous une pensée pour la Palestine ».
Inacceptable pour le gouvernement Macron et tous ses soutiens, complices du génocide depuis des mois.
La nasse organisée
Réprimer les « voyous », voilà ce que le gouvernement avait demandé au préfet de police Nunez qui a mis en place un dispositif totalement démesuré et provocateur. Dès la 21e minute du match, la fan zone est gazée, puis ce sont les rues adjacentes aux Champs-Elysées qui sont fermées, fouilles et contrôles injustifiés sont mis en place, avec des gaz lacrymogènes sur l’ensemble de la foule. C’est la nasse organisée puisqu’il faut réprimer tous ceux qui n’acceptent pas de se taire face aux massacres perpétrés à Gaza.
Le député LFI Antoine Léaument filme le chaos organisé par Retailleau. La France insoumise aussi sera ciblée par des représentants du gouvernement comme étant les instigateurs de la « France incendiaire », selon l’expression de Retailleau.
Le lendemain, le maire de Chalon-sur-Saône décide d’interdire le drapeau palestinien dans sa ville. « Le drapeau palestinien est devenu le symbole des émeutiers, le signe de ralliement de bandes islamistes décidées à défier les institutions républicaines ». Des propos provocateurs totalement indignes et irresponsables.
Retailleau, de son côté, persiste et signe en assumant le terme de « barbare » désignant ce qui n’est pas civilisé, car en réalité pour lui « ce n’est pas une simple question de maintien de l’ordre, c’est une question de société ». Une société de barbares qu’il faut sanctionner comme le propose Darmanin en faisant évoluer la loi : « Supprimer les aménagements de peine obligatoires, supprimer le sursis et mettre en place par la loi une condamnation minimum systématique une fois la culpabilité reconnue. Par exemple, trois mois de prison ferme (réellement exécutés) minimum pour toute agression envers un représentant de l’État ou encore amende très élevée pour toute destruction ».
La réaction sur toute la ligne.
Témoignage d’un jeune venu fêter la victoire avec ses amis à Paris « Mes amis et moi, on est allé sur les Champs-Elysées après le match. La ligne 14 était fermée, on a attendu hyper longtemps la ligne 6. C’était bondé, mais on a fini par arriver. Dans le métro, on chantait “Nous sommes tous des enfants de Gaza”, c’était super ! En sortant du métro impossible d’aller directement sur les Champs, on a galéré : des barrières de partout. Fallait contourner par les rues sur le côté, et on se faisait courser par les CRS ! Des lacrymogènes de partout. On a été hyper choqués quand un CRS qui s’approche d’un gars qui marchait devant nous lui enlève la capuche et lui met devant le visage sa bombe lacrymogène ! Franchement, la police n’a pas arrêté de s’en prendre à des noirs et des arabes toute la soirée ». Propos recueillis par notre correspondante |
°°°
URL de cet article: https://lherminerouge.fr/victoire-du-psg-violences-et-provocations-contre-la-liesse-populaire-io-fr-5-06-25/