Vidéo surveillance au Braden, un débat glaçant au conseil municipal de Quimper(LT.fr-16/12/22)

Les huit caméras seront installées sur les immeubles formant le centre commercial du Braden, pour un coût de 182 040 € HT dont 47 500 € de fonds de concours de l’État.
Après le centre-ville et Kermoysan, le quartier du Braden sera bientôt équipé de caméras de huit caméras. Mais le débat a jeté un sacré froid sur le conseil municipal de Quimper, ce jeudi 15 décembre.

La nécessité d’un dispositif de vidéosurveillance de l’espace public au Braden est revenue sur le tapis il y a un mois, à la suite du braquage du Carrefour City. Événement précédé, fin juin 2022, d’une rixe et des vols commis dans le même établissement. Après des aménagements urbains, l’interdiction de rassemblements sur la voie publique et l’installation de la police municipale, voici donc un autre élément de réponse de la ville pour lutter contre les atteintes aux bâtiments et éclairages publics, les trafics et autres troubles à la tranquillité publique : l’installation de huit caméras.

Une seule opposition

Elles seront installées sur les immeubles formant le centre commercial, pour un coût de 182 040 € HT dont 47 500 € de fonds de concours de l’État. Ces derniers étant gérés par le syndic de copropriété Citya, une convention sera signée pour autoriser l’installation du dispositif.

Les images seront enregistrées 30 jours durant au centre de supervision installé récemment dans les locaux de la police municipale, selon la durée maximale permise par la réglementation. Et automatiqu
Les images seront enregistrées 30 jours durant au centre de supervision installé récemment dans les locaux de la police municipale, selon la durée maximale permise par la réglementation. Et automatiquement détruites au-delà de cette période. (Le Télégramme/Benjamin Pontis)

Doriane Le Treust a été la première et la seule, finalement, à marquer son opposition au projet ce jeudi soir. « Ce ne sont pas les caméras qui font reculer la délinquance, ou alors elles les décalent ailleurs. Et cela a un coût non négligeable. C’est de l’amateurisme politique ». Silence dans l’assemblée.

L’élue d’opposition Valérie Postic, à la manœuvre de la vidéosurveillance en ville sous le mandat de Ludovic Jolivet, saisit la balle au bond : « Nous avons eu beaucoup de débats par le passé ici, avec une opposition virulente. Ces mêmes opposants qui vont voter pour, ce soir. La vidéosurveillance est désirée depuis longtemps au Braden, c’est une bonne chose ». Ce qui s’appelle boire du petit-lait.

Insulte, invectives, climat pesant

Sourire en coin, l’ancien maire ne boude pas non plus son plaisir après avoir écouté Daniel Le Bigot justifier la présence des caméras, tout en indiquant qu’il ne fallait pas que la politique se base uniquement là-dessus. « Tu aurais mieux fait de t’abstenir, Daniel », tonne Ludovic Jolivet, avant d’insulter un autre élu dont l’attitude lui déplaisait. S’excusant de suite. « Les caméras, ce n’est pas tout, mais c’est un attribut important pour accompagner la police ».

Dès lors, les échanges ont pris un ton plus glaçant, entre interpellations musclées et invectives non dissimulées. De tout bord. Dans cette ambiance parfois pesante, ce qu’a d’ailleurs dénoncé l’adjointe Valérie Huet-Morinière, les membres de la majorité ont bien tenté de justifier le recours à la vidéosurveillance.

« Cibler où les besoins se présentent »

Comme Philippe Broudeur : « Ce n’est pas la panacée mais nous sommes pragmatiques. À notre arrivée, il y avait un plan de déploiement général de 450 000 € sur la ville. Nous avons seulement maintenu le Braden ». Gilbert Gramoullé : « Les caméras doivent-elles être la seule règle ? Non. Faut-il quadriller la ville avec ? Non. Le premier intérêt, c’est que ça rassure les habitants et les commerçants là où sont les problèmes ». Isabelle Assih, enfin. « Pour moi, c’est un outil dans un arsenal d’outils. Il n’y a pas d’idée de déploiement général mais de cibler où les besoins se présentent ».

Ces huit créations porteront à 27, le nombre de caméras réparties sur la ville de Quimper. Trente-cinq procédures ont été notifiées en 2019 via la vidéosurveillance à Quimper, 63 en 2020 et 46 en 2021.

Yves MADEC

source: https://www.letelegramme.fr/finistere/quimper/video-surveillance-au-braden-un-debat-glacant-au-conseil-municipal-de-quimper-16-12-2022-13242974.php

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