
Dans un courrier adressé à la préfecture du Finistère, la section locale de la Ligue des droits de l’Homme questionne les conditions d’utilisation du logiciel Briefcam, dans le cadre du dispositif de vidéosurveillance mis en place à Brest (Finistère) depuis 2021. L’association craint des dérives allant à l’encontre des libertés des citoyens.
Par Paul LOUAULT.
Le rendez-vous a été donné sur la place Guérin. C’est là, sur un mât de plusieurs mètres de haut, que l’un des derniers dispositifs de vidéosurveillance avait été installé en mars 2024, dans le cadre de la convention Sécurité ratifiée par la Ville de Brest (Finistère) et la préfecture, en 2021. Un an plus tard, la section brestoise de la Ligue des droits de l’Homme (LDH) y fait part de son courrier adressé à la préfecture, son préfet et au sous-préfet brestois, jeudi 15 mai 2025.
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Lequel interroge les conditions d’utilisation du logiciel Briefcam, qui intervient dans le processus de traitement des données récoltées par les caméras. « Il permet notamment la mise en œuvre d’un traitement algorithmique des images, identifiant par exemple les plaques d’immatriculations, les visages, les couleurs de vêtements, présente Pierre Bodenez, président de la section de Brest métropole de la LDH. On aimerait connaître les modalités d’utilisation de ce logiciel. Et surtout, avoir des garanties quant au respect de la vie privée des administrés. »
« Pour quelle finalité ? »
Type de données traitées, périmètre géographique, durée des traitements… Bref, plus de transparence à l’égard des citoyens. Mais pour l’heure, la réponse de la préfecture du Finistère se fait attendre.
L’association s’appuie sur un jugement du tribunal administratif de Grenoble qui avait décidé, le 31 janvier 2025, d’annuler la mise en œuvre du logiciel Briefcam dans la commune de Moirans. « Considérant l’absence de finalité déterminée et explicite et d’aucune garantie de nature à sauvegarder le droit au respect de la vie privée », reprend la LDH.
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« Les nuisances publiques et la violence ne peuvent tout justifier », alerte Olivier Cuzon, vice-président de la section locale de la LDH, qui déplore la centaine de caméras d’ores et déjà installées depuis 2021 sur 15 sites différents à Brest. « On s’habitue à tout. C’est terrible de s’asseoir sur de telles libertés fondamentales. »
La LDH assure qu’elle n’hésitera pas à saisir à son tour le tribunal administratif, si la préfecture venait à ne pas donner de réponse. D’autant que le préfet d’alors, Alain Espinasse, avait déjà promis en mars dernier un bilan de l’ensemble du dispositif brestois.
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