
Par Pauline DECKER
Interpellé dans la nuit du vendredi 30 juin au samedi 1er juillet 2023, un jeune homme de 18 ans a comparu, ce jeudi 20 juillet, devant le tribunal de Lorient (Morbihan) pour avoir participé aux violences urbaines. Il a été condamné à six mois de prison.
« Je me suis retrouvé au mauvais endroit au mauvais moment. » Le jeune homme présent à la barre du tribunal de Lorient (Morbihan), ce jeudi 20 juillet 2023, nie en bloc avoir participé aux violences urbaines dans la nuit du 30 juin au 1er juillet 2023. « Je suis juste venu pour voir ce qui se passait », tente-t-il.
Ses gants coqués ? « J’aime bien porter des gants. C’est pour travailler. » La cagoule retrouvée sur lui lors de son interpellation ? « Pour protéger mes cheveux quand je mets un casque. »
Il est 00 h 55, le 1er juillet, lorsque des policiers municipaux aperçoivent un groupe de quatre individus cagoulés dégrader un commerce ambulant, puis partir un peu plus loin, où un témoin dit les avoir vus casser les vitres d’un véhicule stationné.
Sur place, les policiers les somment de s’arrêter, préviennent qu’ils vont « démuseler le chien, qu’ils ont avec eux », détaille la présidente, Julie Besnard. Les jeunes envoient alors sur les forces de l’ordre des projectiles, puis des barrières, avant de prendre la fuite.
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« Son évolution est incroyable »
L’un d’eux, âgé de 18 ans, est finalement interpellé, stoppé dans sa course par l’animal, qui le mord au fessier. Le jeune homme tente alors de donner des coups à l’agent qui essaye de le menotter. « J’ai couru car j’ai vu les autres courir. Et parce que j’avais peur du chien. Je n’ai rien dégradé », réédite le Lorientais, dont le casier fait état de sept mentions.
« Il a l’air un peu rude comme ça, mais son évolution est incroyable », intervient son éducateur, à la demande du tribunal. « Lors des stages effectués, il est toujours ponctuel et agréable avec les équipes. Pour preuve, un nouveau contrat jeune majeur vient d’être signé, ce qui n’est pas acquis d’avance. »
Une intervention clef, pour la procureure Elsa Casassa, qui tranche « avec le parcours de délinquant qui ressort de son casier. Ces progrès sont à prendre en compte. »
Le tribunal a relaxé le prévenu pour les faits de dégradation du commerce et du véhicule. Et l’a condamné à 12 mois de prison dont six mois assortis d’un sursis probatoire pendant deux ans pour les violences et la rébellion. Ainsi qu’à des obligations de soins et de travailler. Il a décidé de ne pas le maintenir en détention.
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