
Du 22 au 24 avril, Brest (Finistère) accueille un salon professionnel international sur l’éolien flottant au Quartz. Mais quelle est la place de Brest dans cette énergie à l’aube de la maturité technologique ?
Par Emmanuelle FRANCOIS.
Depuis une dizaine d’années, Brest (Finistère) se prépare à jouer un rôle dans une énergie marine renouvelable (EMR) prometteuse : l’éolien flottant. Elle accueille, du 22 au 24 avril, le salon international de l’éolien flottant au Quartz.
Contrairement aux éoliennes marines fixées au sol, les parcs d’éoliennes flottantes peuvent aller plus loin en mer, avec des vents plus forts et plus stables. Elles sont installées sur des flotteurs reliés au sol par des câbles. En France, l’État pousse pour le développement de cette filière.
La cité du Ponant multiplie les atouts. D’abord, sur la recherche. « France énergie marine (FEM), l’institut de transition énergétique dédié aux EMR et notamment de l’éolien continue d’alimenter le développement de technologies », explique Philippe Monbet, le directeur du pôle Mer Bretagne-Atlantique, basé à Brest.
Cette année, FEM a lancé quatre études sur les éoliennes en mer, notamment sur l’optimisation des socles en fonction des courants, l’emplacement des parcs d’éoliens ou suivre le comportement des poissons.
« On a besoin de foncier »
Ensuite : l’infrastructure portuaire et la disponibilité du foncier. En mars, de gros travaux à 18 millions d’euros ont commencé sur le polder des EMR du port de Brest pour augmenter la capacité de résistance de 15 hectares.
But de la manœuvre : accueillir des charges extrêmes des éléments de structure d’éolienne. « Pour l’installation des parcs éoliens, on a besoin de foncier, rappelle Philippe Monbet. C’est pour cela que le polder a été créé à Brest : pour installer tous les colis lourds. Un flotteur en béton a la taille d’un stade de foot ; il faut donc du foncier, et Brest en a. »
Trois marchés à moins de deux jours de mer
Dernier avantage : la position géographique de Brest. « On est bien placés, au milieu de trois marchés : celui de la Bretagne Sud, celui de la Bretagne Nord et celui de la mer Celtique au pays de Galle, indiquait Christophe Chabert, le directeur du port, en octobre. D’ici à 2040, à moins de deux jours de mer de Brest, on a un potentiel de plus de 10 GW sur lesquels on pourra se positionner. »
De quoi amener de l’emploi industriel à Brest ? « Oui, certainement, mais il faut faire la distinction entre logistique lourde d’installation et maintenance, nuance Philippe Monbet. Le port de Lorient est visé pour la maintenance et Brest pour l’installation. On espère que des entreprises brestoises comme Eolink passeront à l’échelle industrielle. Leur test d’éolienne flottante est prévu pour 2027. Mais des colis lourds et pales d’autres industriels seront très certainement sur le polder à court terme. En fonction des compétences disponibles – ou pas encore – à Brest, il est possible qu’une partie des ouvriers viennent de l’extérieur et s’installe à Brest, le temps du chantier, soit plusieurs mois ou plusieurs années. »
Lors de l’installation du parc d’éoliennes posées de Saint-Brieuc, l’espagnol Navantia a construit une partie des fondations depuis le port de Brest.
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