0.50 € le pain, 0.80 € le fromage… Le rab devient payant dans les restos universitaires de Bretagne. ( OF.fr – 13/09/22 – 07h24 )

Selon la direction du Crous, « la rentrée 2022 se fera dans un contexte inédit de difficultés d’approvisionnement et de contraintes budgétaires et environnementales ». Les menus ont été adaptés et revus à la baisse.
Selon la direction du Crous, « la rentrée 2022 se fera dans un contexte inédit de difficultés d’approvisionnement et de contraintes budgétaires et environnementales ». Les menus ont été adaptés et revus à la baisse.

Du poisson une fois par semaine max, de la viande deux fois, 50 centimes le supplément de pain… Le Crous fait la chasse aux fortes dépenses à cause de la flambée des coûts. Les étudiants doivent se serrer la ceinture ou payer les suppléments.

« La rentrée 2022 se fera dans un contexte inédit de difficultés d’approvisionnement et de contraintes budgétaires et environnementales. » Dans sa lettre de cadrage du 14 juin 2022, le directeur général du Crous de Rennes-Bretagne a annoncé la couleur aux responsables des unités de gestion en restauration. Dans les restaurants universitaires, les étudiants et personnels doivent se serrer la ceinture… ou payer !

Avant, le repas était constitué d’un plat principal avec deux produits à côté (entrée ou dessert). Désormais, il est composé « exclusivement » d’une entrée, d’un plat principal et d’un dessert. La seconde entrée ou dessert sont comptés comme suppléments, et facturés. Tout comme le fromage. Soit 0,60 € pour un supplément entrée et 0,80 € dans le cas d’un dessert/fromage (sauf fruit, 0,30 €). La portion de pain supplémentaire, c’est 0,50 €. 

Le beurre payant

Exit le « troc ». Pas de dessert supplémentaire pour ne pas avoir pris de protéines animales dans le plat principal ! Le beurre est un supplément et donc, facturé. Les étudiants boursiers n’ont le droit qu’à un seul repas à 1 € par service. Pour les autres, le repas « de base » est facturé 3,30 €.

Pour la viande, « des difficultés d’approvisionnement sont à prévoir sur tous les types » et les « tarifs sont en très nette augmentation ». Un plat principal de viande n’est donc proposé que deux fois par semaine. Idem pour les entrées.

Pour le poisson, c’est une fois par semaine au maximum, car « de nombreuses espèces de poissons sont en voie de disparition et le Crous n’est plus approvisionné ». Idem, pour l’entrée à base de poisson. 

Il est écrit : « le végétarien doit être massivement présent ». Mais les légumes et fruits « hors saisons ou de productions lointaines sont à proscrire » : avocats, ananas frais, kiwi, tomates, ou fraises. Mais la banane reste vendue en toute saison.

Le nombre de choix par jour est diminué : deux pour les plats principaux et pour les entrées, dans les petits sites ; trois dans les autres. Les personnels sont soumis au même régime.

Fermeture de cafétérias

Hervé Chuberre, secrétaire FO de l’enseignement supérieur dans les Côtes-d’Armor, déplore : « Les étudiants paient plus cher, et il y a moins à manger ». Il dénonce « des décisions unilatérales du Crous, pourtant lié par une convention avec les universités ».

Baptiste Le Masson, coordinateur général des élus étudiants de la Fédé B, regrette une baisse de la diversité dans les cafétérias et des augmentations (couverts payants, à 40 centimes). La diminution de la viande n’a pas été discutée en conseil d’administration. « Cela aurait mérité un vrai débat plutôt qu’une décision arbitraire pour des raisons économiques. »

La Fédé B condamne vivement les fermetures de cafétéria à Lannion, ainsi qu’à Saint Malo et Rennes, « même pas discutées en conseil d’administration du Crous ».

À Brest, certains étudiants prennent les choses avec philosophie. « Tant qu’il y a des frites tous les jours, tout va bien ! » assurent Arthur et Gwenn, en fac d’histoire. Mais d’autres regrettent de ne plus pouvoir prendre deux entrées ou deux desserts en l’absence de plat principal. Margaux, en licence Arts, est choquée : « On nous infantilise ! Il est essentiel que les étudiants puissent choisir ce qu’ils mangent. C’est un manque de respect. »

Nous avons essayé à plusieurs reprises de joindre le Crous, en vain.

Source : 0.50 € le pain, 0.80 € le fromage… Le rab devient payant dans les restos universitaires de Bretagne (ouest-france.fr)

Auteur : Laurence Guilmo

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