Le Front commun antifasciste invitait à manifester, ce dimanche, contre l’extrême droite, pour la justice sociale et la solidarité, à Saint-Brieuc. Son appel a été entendu par près de 1 500 personnes.
Par Léa GAUMER et Julien VAILLANT.
Le Front commun antifasciste annonçait vouloir « reprendre la rue ». C’est chose faite ce dimanche 21 avril. Quelque 1 500 personnes ont pris part à la manifestation régionale organisée par le tout jeune collectif, contre l’extrême droite, pour la justice sociale et la solidarité, à Saint-Brieuc. Un rassemblement qui s’inscrivait en réponse aux différents faits imputés à l’ultradroite en Bretagne ces dernières années, entre dégradations de locaux syndicaux et politiques, menaces et agressions physiques.
Dans les rangs, Florence. La jeune femme a fait la route depuis Lorient avec son compagnon et leur petite fille d’un an. « C’est hyper important d’être présent, vu le climat actuel. On est là pour affirmer notre désir d’être ensemble ; pas uniquement contre le fascisme et le racisme mais pour porter des projets, des envies. »
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« La moindre des choses »
Au parc des Promenades, où le départ est donné, on croise aussi Michel, « vieil anar ». Le Briochin, engagé dans une asso d’aide aux migrants, n’a pas hésité bien longtemps avant de venir. « C’est une manifestation antifasciste et antiraciste, bien sûr que je participe ! Et il est grand temps qu’on se bouge, surtout après ce qu’il s’est passé à Saint-Brieuc, comme ailleurs. On a l’impression que maintenant, l’extrême droite passe comme une lettre à la poste, avec des gens qui sont là à dire qu’ils vont voter RN pour essayer, s’inquiète le retraité. Mais les Français ont la mémoire courte, on oublie vite ».
La date de l’événement n’avait d’ailleurs rien d’un hasard. Elle renvoyait au 21 avril 2002 et aux mobilisations qui avaient suivi l’accession de Jean-Marie Le Pen au second tour des Présidentielles. À la mort d’Amine Bentounsi, également, tué par un policier d’une balle dans le dos dix ans plus tard.
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D’ailleurs, Geoffrey était « déjà là en 2002, déjà là bien avant ». « Mais à l’époque, il y avait beaucoup plus de monde, regrette le quadra en regardant autour de lui. Manifester, c’est indispensable. C’est vraiment la moindre des choses d’être présent, à l’heure où les idées de l’extrême droite infusent tranquillement dans toute la société ».
Banalisation
Clara et Lou, 21 et 20 printemps, n’ont pas connu le choc du « 21 avril ». Qu’importe, les deux amies sont venues faire front contre des idées qu’elles exècrent. « Ce n’est pas normal que l’extrême droite soit de plus en plus populaire. Elle s’est largement banalisée. Avant, ça ne se faisait pas du tout de dire qu’on allait voter RN ». Ce qui inquiète les étudiantes ? La proportion de 18-25 ans à être séduits par ses propositions. « On pense à tort que parce qu’on est jeune, on est progressistes… »
À l’arrivée, aux halles Brassens, la fanfare assure le spectacle. Les manifestants ne semblent pas vouloir rentrer tout de suite, profitant encore de la musique et de l’après-midi qui s’étire. Parmi eux, Julie. « Être là aujourd’hui, c’est un acte citoyen, qui vient du cœur. C’est hyper important de faire valoir des valeurs humanistes. On ne devrait pas avoir à sortir dans la rue pour les défendre. » Et la Briochine se dit « très fière d’un tel rassemblement ». « Ça rebooste. On se demande parfois comment lutter contre l’arrivée, imminente, du fascisme. Et voir ça, tout ce monde, ça redonne un petit peu d’espoir ».
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