Jeudi 29 septembre, un cortège, composé de 250 manifestants, a défilé dans les rues de Quimperlé.
Dans les rangs des manifestants, jeudi 29 septembre, à Quimperlé, les motifs d’inquiétude sont nombreux et les ont poussés à répondre à manifester de l’intersyndical. Pouvoir d’achat, retraite, conditions de travail, les Quimperlois ont exprimé leur ras-le-bol. « Taf Épitaphe, j’aimerais un délai entre les deux », pouvait-on lire sur une pancarte.
« Je vais rarement aux défilés mais là, j’ai peur que les retraites soient privatisées. Ce n’est pas même le fait de partir plus tard mais vraiment la crainte de cotiser pour des organismes privés comme BlackRock, qui m’a poussé. Parce que ça, c’est hors de question. Aujourd’hui, il fallait marquer le coup. C’était important. Ce que je perds aujourd’hui en faisant grève, c’est ce que j’espère ne pas perdre demain lorsque je serai à la retraite », explique Michaël, 52 ans qui travaille dans un collège.
Environ 250 manifestants sont dans les rues de Quimperlé pour la manifestation interprofessionnelle de ce jeudi 29 septembre pic.twitter.com/oJExhx00A3— Le Télégramme Quimperlé (@TLGQuimperle) September 29, 2022
« L’avenir me fait peur »
Dolores, retraitée, est une habituée des cortèges en tant que syndiquée à la CGT. Cette dernière se demande comment elle va se chauffer cet hiver. « J’avais déjà trouvé que c’était cher l’année dernière. Mais là, c’est à qui mettra le chauffage le plus tard. L’avenir me fait peur », soupire-t-elle.
Devant ce que les syndicats surnomment « le rond-point des luttes », celui qui se trouve devant l’usine agroalimentaire Bigard, les représentants ont tour à tour pris la parole. Audrey Quémat, secrétaire CGT à l’hôpital de la Villeneuve, a rappelé que les conditions de travail dans le centre hospitalier de Quimperlé étaient comme ailleurs : dégradées. « Les salaires sont minables et le pouvoir d’achat est réduit à peau de chagrin. L’été a été compliqué. Il y a eu les rappels sur les jours de congé, les fermetures de lit… Nous sommes dans une rentrée qui use déjà alors que le mois de septembre n’est pas fini. Et il faut faire face à la crise des vocations », a énuméré la militante. Cette dernière a rappelé que le projet de loi de financement de la Sécurité sociale serait voté en 2023 et qu’il fallait « interpeller nos députés ».
Les représentants des syndicats ont pris la parole devant l’entreprise Bigard à Quimperlé, ce jeudi 29 septembre, lors de la manifestation interprofessionnelle de rentrée. pic.twitter.com/4Rg8XSmpnS— Le Télégramme Quimperlé (@TLGQuimperle) September 29, 2022
« Certains métiers usent les corps avant 60 ans »
Xavier Morvant, de la CGT Bigard, a entamé son discours en réclamant « une augmentation des salaires ». Puis, le syndicaliste a axé son discours de rentrée sur la réforme des retraites, refusant que les salariés « subissent le poids des labeurs des années. La grande bourgeoisie n’a jamais supporté que la France d’en bas ait accès à la retraite à 60 ans ». Il a rappelé que « certains métiers usent les corps avant 60 ans » et que le critère de pénibilité allait être primordial. Avec ses « camarades », ils assurent que ce n’est qu’une première mobilisation pour contrer les projets du gouvernement de réformer le système de retraite.
Pauline LE DIOURIS