
Avec banderoles, huées et poings levés, près de 70 personnes ont réclamé devant la mairie de Plouénan la réouverture de l‘école de Penzé, « qui en plus d’être un droit pour les enfants, est une nécessité pour la dynamique et la survie du village ». (Photo S.G.)
Depuis presqu’un an, l’école publique de Penzé est fermée pour raison de sécurité. Dénonçant « l’immobilisme » des trois mairies dont elle dépend, 70 personnes se sont rassemblées à Plouénan, ce samedi 20 mai 2023, « pour connaître l’avenir de l’école, car il y va de la survie de Penzé ».
« Touche pas à Penzé », « Les enfants ne sont pas des moutons, arrêtons de compter » : une cinquantaine de personnes, « parents d’élèves actuels, anciens ou futurs », riverains de l’école et soutiens au collectif « Une école pour Penzé » ainsi qu’une vingtaine d’enfants se sont rassemblés samedi 20 mai 2023, à 10 h, devant la mairie de Plouénan. Ils réclament la réouverture de la petite école publique de Penzé et dénoncent l’inaction des trois mairies dont elle dépend : Taulé, Guiclan et Plouénan, « qui laissent pourrir la situation » et « ne font rien pour régler le problème, attendant que la colère des parents s’éteigne ».
Brutalement fermée en juin 2022
Pour rappel, l’école de Penzé (44 élèves) a été brutalement fermée en juin 2022 par arrêté municipal d’Aline Chevaucher, maire de Plouénan, commune propriétaire du bâtiment, car l’état du mur d’enceinte de l’école menaçait la sécurité des élèves et des riverains. Dans l’urgence, les élèves ont été déplacés à l’école publique de Taulé, juste avant l’été. Puis réinscrits en septembre, quelques-uns à Plouénan et Guiclan, la majorité entre les écoles publiques et privées de Taulé, où la logistique de navette gratuite proposée par le maire Gilles Créac’h « a le mérite d’exister » mais ne satisfait pas vraiment, « faute d’horaires du soir adaptés », et « pas très écolo » pour les parents d’élèves qui fonctionnent à l’entraide.

« Pourquoi les travaux ne démarrent-ils pas ? »
T?ous réclament l’engagement de travaux pour rouvrir l’établissement au plus vite. « Depuis longtemps, il y a un manque flagrant d’entretien de l’école, dénonce Frédéric Goupil, membre fondateur du collectif de défense, mais l’expertise du mur d’enceinte l’an dernier demandait seulement la fermeture de la cour avant. Pas de l’école entière, dit-il craignant « une volonté de Plouénan de faire traîner jusqu’à la fermeture définitive pour se débarrasser de l’école, menacée depuis des années ».
« Une analyse de sol a été demandée depuis 2022, mais la mairie de Plouénan l’a fait traîner jusqu’en 2023, ajoute Sonia Halliez, coprésidente de l’APE. La mairie a reçu les résultats de l’étude en mars, mais ne les a toujours pas communiqués aux deux autres mairies ni à nous, malgré notre demande ». « Pourquoi les travaux ne démarrent-ils pas ? », s’interrogent les défenseurs de l’école, qui réclament « des réponses sur l’état réel du mur, et les devis qui en découlent ».
La complexité d’une école gérée par trois municipalités
Chose rendue complexe par la particularité de Penzé : le hameau, autrefois cœur d’activité portuaire, est partagé entre les trois communes limitrophes (qui voulaient toutes leur accès au port) : Taulé, Guiclan et Plouénan, rattachées à trois intercommunalités différentes. Depuis sa création en 1908, l’école de Penzé est donc ?gérée par les trois municipalités pour le foncier comme le fonctionnement.
?Les coprésidentes de l’APE, Sonia Halliez et Eugénie Bachelot-Prévert, et trois membres du collectif « Une école pour Penzé » ont rencontré mercredi 17 mai la nouvelle sous-préfète Françoise Plouviez-Diaz, dans l’espoir de mettre tout le monde autour de la même table avec la médiatrice judiciaire (un recours avait été déposé au tribunal administratif), et « savoir où on en est ».

Auteur : Sophie Guillerm
URL de cet article : « Quel avenir pour l’école de Penzé ? » : à Plouénan, 70 personnes réclament sa réouverture (LT.fr 20/05/2023) – L’Hermine Rouge (lherminerouge.fr)