
« Avec Refondations, la gauche anti-Mélenchon réunie tout le week-end à Montpellier » : c’est ainsi que le site Franceinfo.fr présente la rencontre qui s’est tenue les 3 et 4 juin derniers dans l’Hérault, à l’initiative de Nicolas Mayer-Rossignol, premier secrétaire délégué du PS.
Pour l’occasion, le principal opposant socialiste à la Nouvelle Union populaire, écologique et sociale (Nupes) avait convié une ribambelle d’invités : la maire de Paris et ancienne candidate à l’élection présidentielle de 2022, Anne Hidalgo (qui avait recueilli moins de 2 % des suffrages), l’ancien candidat socialiste à la présidentielle de 2017, Benoît Hamon (qui avait recueilli quant à lui moins de 7 % des voix), la présidente de la région Occitanie et présidente de l’association Régions de France, Carole Delga, ou encore l’ancien candidat « altermondialiste » à la présidentielle de 2007, José Bové… Sans oublier l’écologiste Bruno Bernard, président de la métropole de Lyon.
A noter que l’ancien Premier ministre socialiste, Bernard Cazeneuve, n’était pas là, mais a adressé un message vidéo aux participants : ce dernier prépare quant à lui un meeting à Créteil (94), le 10 juin prochain, dans le cadre du lancement de son mouvement « La convention », où un certain François Hollande y est attendu. Si la presse s’est largement fait l’écho de la rencontre du courant Refondations et de sa structuration – à cette occasion, un bureau politique s’est constitué –, elle s’est néanmoins fait beaucoup plus discrète sur le contenu des discussions qui se sont menées durant ce week-end : pour le moment, il s’agit « de travailler sur le fond », d’« élargir le rassemblement de la gauche, l’approfondir et l’équilibrer », a expliqué Nicolas Mayer-Rossignol. Voilà pour le fond.
LEUR POINT COMMUN : L’HOSTILITÉ ENVERS LA NUPES
Il est vrai que, pour éviter d’apparaître sous leur vrai visage, celui de la continuité du quinquennat de François Hollande, mieux vaut pour les initiateurs ne pas entrer trop dans le détail… Pour le reste, et en dépit des nuances politiques, un point commun réunit tous les participants de cette rencontre : leur hostilité assumée et revendiquée à l’égard de la Nupes et de La France insoumise (LFI), en général, et de Jean-Luc Mélenchon, en particulier. Dans une interview au Figaro (5 juin), la présidente de la région Occitanie n’hésite pas à reprendre l’expression du secrétaire national du Parti communiste français (PCF), Fabien Roussel, lancée il y a quelques semaines : « La Nupes est un sujet dépassé. »
En définitive, cette opération s’inscrit dans l’offensive générale en cours visant à déstabiliser la Nupes et LFI, à faire pression sur elle pour lui faire abandonner ses exigences en matière de retraites, de salaires, de logement, etc., pour faire taire son orientation de rupture.
Au Figaro (idem), Carole Delga s’est dit ouverte à travailler avec des membres de LFI. Traduction de cette « ouverture » : des Insoumis ont été invités à la rencontre. Sans succès… Le journal Le Monde (5 juin) relate à ce sujet : « A la tête de Refondations, le maire de Rouen, Nicolas Mayer-Rossignol, essaie de se défaire de l’étiquette anti-Nupes dont il est affublé. Il a donc convié plusieurs “insoumis”, parmi lesquels l’eurodéputée Manon Aubry, les députés Louis Boyard, François Ruffin, Clémentine Autain et Alexis Corbière. Aucun n’était présent. »
LFI tiendra samedi 17 juin prochain sa 2e assemblée représentative : la réaffirmation de cette orientation de rupture sera, à n’en pas douter, au cœur des discussions, comme le préfigurent les documents préparatoires.
Par Pierre Valdemienne
URL de cet article : A PROPOS DE LA RENCONTRE DES « ANTI-MÉLENCHON » LE WEEK-END DES 3 ET 4 JUIN À MONTPELLIER. ( IO.fr – 08/06/23 ) – L’Hermine Rouge (lherminerouge.fr)