À Landerneau, les factures d’électricité ont condamné sa laverie (LT.fr 12/06/2023)

Essorée par le montant de ses factures d’électricité, Rute Machado a décidé de fermer sa Laverie du Quai, à Landerneau. Sans fard mais avec émotion, elle témoigne de sa situation.

Si la Laverie du Quai ferme ses portes, Rute Machado va en revanche maintenir ouvert son pressing Aqua Blue. (Le Télégramme/Hervé Corre)

Sur la vitrine, un petit mot annonce la couleur aux habitués comme aux passants. « C’est avec beaucoup de regrets que je vous annonce la fermeture définitive de la Laverie du Quai dans les prochains jours », peut-on y lire. Sur la fenêtre du pressing voisin, c’est un autre message qui s’affiche : « L’énergie va nous tuer, entreprise en danger ». À la tête de ces deux commerces, Rute Machado. Entre colère et émotion, elle accepte sans détour de parler de ses difficultés qu’elle sait être celles de beaucoup d’autres qui préfèrent les taire.

En juillet 2019, Rute Machado ouvre la Laverie du Quai au 38 quai de Léon. En avril 2021, elle rapatrie à la même adresse son pressing Aqua Blue, en provenance de la rue de la Fontaine Blanche. Depuis, elle dispose d’un local de 140 m² (en location) qu’elle a divisé en deux pour séparer les deux activités : la laverie d’un côté, le pressing de l’autre.

4 285 € d’électricité !

Ce n’est pas sans difficulté que, comme tout le monde, la gérante a traversé les années covid. Et cela, même si, considérés comme essentiels, les deux commerces ont pu rester ouverts. « Au niveau du pressing Aqua Blue, je devais avoir un client par jour. Il n’y avait plus de fêtes ni de cérémonies. À la place, c’était confinement et télétravail. À cette période, la Laverie du Quai, qui marchait bien, a vraiment été pour moi une bouffée d’oxygène, une bouée de secours », explique la gérante.

Paradoxalement, c’est pourtant cette laverie qui, le 15 juin prochain, va baisser le rideau (le pressing, lui, reste ouvert). Et ce n’est pas parce que l’activité est en berne. « Pourtant, j’ai du boulot », soutient Rute Machado. En cause ici : le montant exorbitant des factures d’électricité.

Certes, la gérante sait que son activité est très énergivore. Entre les deux enseignes, ce sont huit machines à laver, deux tables à repasser, une calandre pour repasser les draps qu’il faut alimenter au tout électrique. Sans oublier ces quatre séchoirs qui, en termes de consommation, détiennent la palme.

Rute Machodo devant quelques-unes de ses machines, grosses consommatrices d’électricité.
Rute Machodo devant quelques-unes de ses machines, grosses consommatrices d’électricité. (Le Télégramme/Hervé Corre)

Or, depuis le début de l’année, les prix s’affolent et s’envolent. Rute montre les factures. On peine à y croire. La dernière en date (du 15 avril au 15 mai) se monte à 4 285,15 €. Pour une consommation sensiblement comparable, celle d’il y a un an était de 461,46 €.

Sauver le pressing

Alors, Rute a fait un choix : celui de fermer la laverie pour tenter de sauver le pressing. Un pari sans garantie. La gérante a un loyer à payer, un crédit à rembourser. « Je vais essayer de vendre une partie de mes machines pour les remplacer par des séchoirs au gaz », explique-t-elle. Car, dans le même temps, l’immeuble devrait aussi être raccordé. Alors, pourquoi pas ? En effet, en guise de scénario idéal, l’idée d’une réouverture de la laverie trotte dans la tête de Rute : « Mais, ça ne serait de toute façon pas avant un an ». On croise les doigts.

Auteur : Hervé Corre

Source : À Landerneau, les factures d’électricité ont condamné sa laverie – Landerneau – actualités et informations locales en direct | Le Télégramme (letelegramme.fr)

URL de cet article : À Landerneau, les factures d’électricité ont condamné sa laverie (LT.fr 12/06/2023) – L’Hermine Rouge (lherminerouge.fr)

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