Depuis juin, ils dénoncent la dégradation de leurs conditions de travail, le manque d’effectifs et de considération dont fait l’objet, selon eux, leur profession. Ils affichent leur colère sur les murs des salles d’audience.
Les greffiers ont défilé dans les rues de la capitale bretonne, le 3 juillet 2023, jusqu’au parlement de Bretagne, siège de la cour d’appel à Rennes (Ille-et-Vilaine). Leur mobilisation est née le mois précédent, au lendemain de l’annonce d’une nouvelle grille indiciaire qui viendrait, selon eux, désavantager la profession. De 0 à 92 € bruts mensuels, « couplés à une perte d’ancienneté », regrettent-ils.
Dans plusieurs villes de France (Paris, Lyon, Marseille, Rennes…), ils se sont rassemblés devant les tribunaux, en brandissant des pancartes dénonçant tout à la fois des conditions qui se dégradent, des horaires à rallonge et un manque d’effectifs.
« Jusqu’où ira la maltraitance institutionnelle ? »
La mobilisation se poursuit ce mois d’août et s’affiche en grand, sur les portes des salles d’audience, au tribunal correctionnel. La colère est écrite sur des feuilles de papier placardées à côté des rôles répertoriant, chaque jour, l’ensemble des affaires qui doivent être jugées.
« Jusqu’où ira la maltraitance institutionnelle ? », interrogent les greffiers. « Je ne suis pas une photocopieuse », précisent-ils sur une autre page. Et puis « #greffiers discourtois », en référence aux propos tenus par le ministre de la Justice, Éric Dupond-Moretti, quand plusieurs lui avaient ostensiblement tourné le dos, lors d’une visite au tribunal judiciaire de Lyon (Rhône), le 27 juin 2023.
« Nous recevons le soutien de magistrats »
« Nous sommes moins nombreux, à cause des vacances, mais nous restons mobilisés, indiquent deux greffières, rencontrées dans la salle des pas perdus, le large hall communiquant aux diverses salles d’audience. Nous recevons le soutien de magistrats, qui se joignent à nous, à l’extérieur du tribunal où nous nous rassemblons chaque début d’après-midi. Ce soutien nous est précieux. Nous sommes trop souvent considérés comme de simples secrétaires. » Les greffiers occupent en réalité un rôle clé. À l’audience, ils sont chargés de retranscrire officiellement les débats, rédigent les actes de procédure et les décisions des juridictions. Ils sont garants de la procédure. Et sont aussi chargés de renseigner les personnes désirant saisir la justice.
Du son côté, le ministère de la Justice a rappelé que la rémunération des greffiers a augmenté de 12 % en trois ans. L’entrée en vigueur de la revalorisation salariale est annoncée à partir du 1er octobre.
Auteur : Angélique CLÉRET.
URL de cet article : Greffiers en colère : « Nous sommes trop souvent considérés comme de simples secrétaires ». (OF.fr – 03/08/23) – L’Hermine Rouge (lherminerouge.fr)