Et maintenant, suppression des sessions de rattrapage pour les étudiants…(IO.fr-31/03/24)

Etudiante à l’université

L’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne envisage la suppression des rattrapages. Plusieurs associations étudiantes se mobilisent.

Par Par Rémi CALIMERO.

A l’heure actuelle, deux des plus grandes universités du pays sont concernées par la remise en cause des rattrapages et de la compensation1. A Paris I Panthéon-Sorbonne, la session de rattrapage est remise en cause, sous couvert de la réforme quinquennale des formations et des maquettes pédagogiques2. Même situation au Mirail, à Toulouse, où la présidence souhaite remplacer les rattrapages par un prétendument « mode plus favorable de calcul de la moyenne ». Dans ces deux universités, les organisations syndicales se bagarrent contre leurs présidences. Mais la responsabilité n’est pas seulement celle des présidences à la tête des facultés et des campus, c’est surtout celle du gouvernement.

En effet, l’année 2018 a été celle de tous les démantèlements pour l’éducation nationale et l’enseignement supérieur. Macron, Blanquer et Vidal, par la loi Ore et l’arrêté licence, ont engagé la destruction du caractère national et de premier grade universitaire du diplôme du baccalauréat. La généralisation du contrôle continu et la mise en place de la sélection par Parcoursup ont permis de liquider l’un des derniers bastions de l’égalité des droits.

Pour les universités, la destruction de la valeur de la licence a été sciemment organisée. Après avoir dézingué les unités d’enseignement et donc individualisé les parcours, Macron a permis aux présidents d’université de supprimer les compensations et les rattrapages. Des mesures appliquées de façon différenciée dans plusieurs universités, de Nanterre à Lorient et bien d’autres, mettant ainsi en concurrence les établissements entre ceux pratiquant la compensation et les rattrapages et ceux qui ne le font pas.

Liquidation de la valeur des diplômes

Ces mesures vont impacter directement les étudiants les plus en difficulté, ceux qui habitent loin de leur université et qui sont tributaires des transports publics également en cours de démantèlement, ceux atteints de handicap ou de maladie et enfin les 40 % d’étudiants qui cumulent un emploi avec leurs études. En bref, les couches d’étudiants qui ont le moins de moyens et dont la précarité fait obstacle à leur réussite académique, ne pourront plus s’appuyer sur les compensations et les rattrapages pour valider leurs diplômes.

Mais le projet de Macron va bien au-delà, l’objectif est évident : la liquidation de la valeur des diplômes précédemment évoquée, pour jeter les étudiants dans les bras du privé pour ceux qui auront les moyens, et pour les autres ? Pas d’inquiétude, Macron leur trouvera une place d’auto-entrepreneur précaire chez ses amis d’Uber ou bien dans les rangs son armée.

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Source: https://infos-ouvrieres.fr/2024/03/31/et-maintenant-surpression-des-sessions-de-rattrapage-pour-les-etudiants/

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