Plusieurs défenseurs de l’hôpital de Carhaix (Finistère) ont reçu une convocation pour « une audition sous le régime de la garde à vue » au commissariat de police de Quimper. Ils sont soupçonnés de « séquestration » et « violence en réunion ». Le porte-parole du comité de vigilance de l’hôpital réfute ces accusations et parle d’une « criminalisation de l’action militante.
Par Anthony RIO.
Ces derniers jours, plusieurs défenseurs de l’hôpital de Carhaix (Finistère) ont reçu, par courrier, une convocation pour « une audition sous le régime de la garde à vue » au commissariat de police de Quimper (Finistère).
Ils sont soupçonnés de « séquestration » et « violence en réunion sur personne chargée d’une mission de service public ». Selon nos informations, à ce jour (vendredi 26 avril 2024), une petite dizaine de personnes ont reçu une convocation, dont des représentants syndicaux. Ces auditions auront lieu à partir de la mi-mai 2024. Le commissaire de police confirme la tenue de ces auditions.
Une mobilisation tendue le 14 septembre
Le 14 septembre 2024, plusieurs dizaines de Carhaisiens s’étaient rendus devant le siège départemental de l’Agence régionale de santé (ARS) à Quimper, alors qu’une réunion devait se tenir pour discuter de la régulation des urgences de l’hôpital de Carhaix.
À la mi-journée, après des discussions jugées infructueuses, une soixantaine de manifestants avaient pénétré à l’intérieur des locaux, alors que s’y trouvaient toujours la directrice générale de l’ARS Bretagne et la directrice du centre hospitalier Brest – Carhaix. Ils y étaient restés plusieurs heures. Les manifestants avaient finalement quitté les lieux peu après 17 h 15. « Aucune violence n’est à déplorer », expliquait alors la préfecture du Finistère.
Le 9 octobre, le CHRU Brest-Carhaix indiquait que « des plaintes ont été déposées », sans donner plus de précision.
« Il n’y a jamais eu d’ordre de rester »
Contacté ce vendredi 26 avril 2024, Matthieu Guillemot, porte-parole du comité de vigilance, explique faire partie des personnes convoquées. Il réfute toute séquestration et se rendra à la convocation : « J’insiste bien, nous avons occupé l’ARS. Il n’y a jamais eu d’ordre de rester dans la salle ni de porte fermée. On est accusé de violence en réunion alors que la préfecture a dit qu’il n’y en avait pas eu. On assiste à une criminalisation de l’action militante. C’est un véritable scandale. Il va falloir très vite nous mobiliser et se retrouver devant la préfecture de Quimper. »
Le maire de Carhaix Christian Troadec exprime sa « totale solidarité avec les défenseurs de l’hôpital qui sont convoqués pour des accusations fausses et mensongères. » Malgré la signature protocole de sortie de crise en octobre 2023, les urgences de Carhaix sont toujours régulées.
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