
« Aucun préfet n’a le pouvoir en République de vouloir interdire à un député d’exprimer son opinion sur le sujet des violences policières » avait déclaré Jean-Luc Mélenchon à Valence aux universités d’été de la FI. « Le devoir du préfet est de servir et d’obéir à la loi, et la loi, c’est que c’est lui qui se tait. On ne peut pas violer l’immunité parlementaire qui n’a pas d’autre signification que la liberté pour un député de s’exprimer. L’administration n’est pas au-dessus du peuple, elle est au service du peuple. »
Il a ajouté concernant le directeur de cabinet de Bruno Retailleau, ancien préfet, qui a mis en doute la nationalité de la députée la France Insoumise Rima Hassan « Aucun préfet n’a le pouvoir d’interpeller la nationalité d’une élue du peuple. Vichy, c’est fini. Vous avez perdu. Nous vous mettrons en prison avant que vous nous y mettiez » avant de réclamer la fin des poursuites pour apologie du terrorisme.
Ce qui est la moindre des choses. Bref rien que de très basiquement républicain dans les propos de Mélenchon.
Or une association de préfets (sur ordre?), la fachosphère et la droite radicalisée se sont emparées de ces mots pour prétendre que « Mélenchon avait menacé les préfets de prison » !
Pour Bruno Retailleau, « le leader maximo, le gourou des Insoumis a promis les préfets à la prison, dès qu’il arrivera au pouvoir. C’est la honte absolue », a-t-il réagi. « Il ne promet pas la prison aux délinquants ou violents, ceux-là, il a pour habitude de les excuser. Il ne promet pas la prison aux haineux de l’antisémitisme, aux supports de l’islamisme, ceux-là, il a l’habitude de draguer leurs voix », a poursuivi le ministre de l’Intérieur. « Mais la prison pour ceux qui précisément combattent la violence, luttent contre la haine, et font vivre au quotidien la République, nos principes républicains. Voilà une inversion totale des valeurs ».
« La République, ça n’est pas lui, la République, Mesdames et Messieurs les préfets, c’est vous. C’est vous qui assurez la paix civile, parfois dans des conditions difficiles, c’est vous qui comblez les fractures françaises, c’est vous qui pansez les blessures du pays. Et quant à lui et les siens, ils voudraient installer la guerre de tous contre tous. »
« Je rappelle leur mot d’ordre : tout conflictualiser », a-t-il ajouté, avant d’avoir un mot pour les policiers et les gendarmes, considérant que « c’est Monsieur Mélenchon et les siens qui placent des cibles dans le dos de nos policiers, de nos gendarmes, quand ils affirment effrontément que la police tue partout. »
La charge de Retailleau est révélatrice des méthodes de l’ultra-droite. Les mêmes que celles de l’extrême-droite des années 1930. La calomnie, le mensonge, la distorsion des faits et des mots. Entendre Retailleau c’est se replonger dans les archives de Gringoire, de Rivarol, de l’Action française.
Jamais Mélenchon n’a pas promis la prison aux préfets.
Il a mis en cause leur action quand elle viole les règles républicaines et qu’ils se font non pas les serviteurs de la loi mais ceux du pouvoir. Un pouvoir dont la légitimité démocratique est mise en cause par la majorité de citoyennes et citoyens dont la voix souveraine a été ignorée il y a un an.
« Jean-Luc Mélenchon montre son vrai visage, celui d’un leader d’une extrême-gauche factieuse » déclare l’anti-républicain vendéen radicalisé. Il vomit « Mélenchon est l’ingénieur en chef des esthètes de la violence ».
Quel plus bel hommage du vice à la vertu.
NBH
°°°
URL de cet article: https://lherminerouge.fr/jean-luc-melenchon-montre-son-vrai-visage-celui-dun-leader-dune-extreme-gauche-factieuse-nbh-4-09-25/