Locataire d’un logement social à Bodilis (29), Marie-Ginette Nourry subit des problèmes d’odeurs et d’humidité qui rendent son appartement « invivable ». Depuis mi-août, elle dort sous une tente.
Depuis le 29 avril 2022, Marie-Ginette Nourry bénéficie d’un logement social qu’elle loue à Armorique Habitat. Un T2 situé au rez-de-chaussée d’une petite résidence qui en compte quatre, au 31, rue de l’Ancienne-Forge, à Bodilis?. Appartement qu’elle n’avait pas vu avant de signer son bail. « Tout s’est fait par internet, courant avril. Le précédent locataire quittant les lieux le 28 avril, à 17 h, on m’a proposé une remise de clés le lendemain, à 10 h. J’ai trouvé ça bizarre », rembobine la locataire.
Le jour J, c’est la déconvenue. « Ça sentait mauvais, c’était très sale, ce qui est d’ailleurs mentionné dans l’état des lieux », déplore Mme Nourry, photos à l’appui. Elle refuse d’emménager dans ces conditions et se fait héberger chez des amis pendant quinze jours. Laps de temps pendant lequel Armorique Habitat fait nettoyer le logement, repeindre le plafond de la salle de bains. Le bailleur social fait aussi changer la cabine de douche cassée et déboucher l’évacuation. Le papier peint du séjour est changé, tout comme l’évier et les six radiateurs « grille-pain » sont remplacés par des convecteurs.
Marie-Ginette Nourry emménage finalement le 13 mai. Mais un mois et demi plus tard, les problèmes commencent. « Les pluies de début juillet ont tout déclenché. Des odeurs d’égouts et d’ammoniac insoutenables sont apparues et j’ai constaté des problèmes d’humidité dans les murs », se plaint-elle, désignant les nombreuses taches noires de moisissures et la tapisserie décollée.
En raison de « nausées, problèmes respiratoires et maux de tête », elle vit désormais « fenêtres et porte ouvertes pour aérer ». Pire. Depuis le 13 août, elle ne dort plus dans sa chambre mais sous une tente qu’elle a plantée sur un bout de jardin partagé.
Préconisations de relogement
Alerté de la situation, Armorique Habitat a fait poser temporairement des déshumidificateurs et fait sonder les canalisations. « Aucune fuite n’a été détectée mais les mauvaises odeurs persistent », s’agace Marie-Ginette Nourry. Dont l’assurance estime que « la responsabilité du propriétaire de l’immeuble locatif est engagée ». Contactée par la locataire, l’agence de l’énergie Heol s’est rendue sur place. Elle préconise un relogement. Comme l’assistante sociale de Mme Nourry, son médecin traitant et même le maire de la commune, Guy Guéguen. « On n’est pas maître de la situation, mais en tant que maire, je ne peux pas laisser une personne vivre dans un logement indécent », souffle-t-il.
Armorique Habitat « attend le rapport d’Heol »
De son côté, Armorique Habitat assure que ses équipes « s’investissent au quotidien pour la qualité de vie des locataires », et que le dossier de Mme Nourry est « suivi avec beaucoup d’attention ». « Au moment de la signature de son bail, elle a été informée du nettoyage et des travaux d’embellissement prévus dans le logement. Elle a bénéficié pour cela d’un abattement sur son loyer de mai, visant à compenser les désagréments des travaux. En outre, à sa demande, nous avons procédé à divers remplacements d’équipement », ajoute le bailleur social. Qui, en parallèle, a fait vidanger la fosse septique. Et s’étonne donc du « ressenti » de la locataire. Armorique Habitat « attend le rapport d’Heol afin de préciser d’éventuelles actions complémentaires ».
Marie-Ginette Nourry, elle, compte désormais « saisir le procureur et les Affaires sanitaires et sociales, à Brest. »
Auteur : Sophie Guillerm