À Brest, 200 personnes vent debout contre le « choc des savoirs » (LT.fr-25/05/24)

Ils n’étaient que 200 pour ce premier rassemblement contre la loi «choc des savoirs» mais diverses actions semblent se profiler pour les jours à venir, un peu partout dans Brest. (Photo Le Télégramme / Steven Le Roy)

La manifestation appelée par une large intersyndicale contre la réforme du « choc des savoirs » n’a pas eu le succès escompté, ce samedi 25 mai. Mais derrière une assistance mesurée à 200 personnes, une vraie colère et des actions à venir, selon les établissements scolaires.

Par Steven LE ROY.

Pour cette enseignante fraîchement partie à la retraite, il ne saurait être question de sécher ce rassemblement contre la réforme dite « choc des savoirs ». Elle estime, d’une voix déterminée, que ce projet de réforme n’est ni plus ni moins que « la sélection installée, autorisée, légitimée ». Et d’ajouter, toujours aussi formelle : « Tout est fait pour masquer l’idée des groupes de niveau, mais en réalité, c’est bien cette histoire de groupes de niveau que l’on met en place. Il y a dans ce gouvernement une profonde appétence pour jouer avec la sémantique. Il ne parle pas de groupe de niveaux mais de groupe de besoins, et, en réalité, c’est exactement pareil ».

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Une question d’égalité qui exaspère

Dans les petits groupes agrégés ici et là, sous les bannières syndicales, le discours est le même. Partout, parmi la foule, la musique de la casse de l’école publique fait comme la mélodie du malheur. « Il faudra que l’on nous explique pourquoi les établissements privés ne sont pas soumis à la même obligation de ces groupes de niveaux », grince cette prof, tandis que sa collègue, qui, elle aussi, souhaite garder l’anonymat, sait déjà que, « dans certains collèges, ces groupes de niveaux ne seront pas mis en place. Une résistance, même de certains chefs d’établissement qui « ne mettront pas la réforme en place à la rentrée, ou créeront des écrans de fumée », croit-on savoir dans les rangs un peu épars précédant la prise de parole commune.

Il faudra que l’on nous explique pourquoi les établissements privés ne sont pas soumis à la même obligation de ces groupes de niveaux

Toutes les colères brestoises réunies

Parmi ces groupes, des enseignants de l’Iroise indiquent que, dans le prolongement de ce samedi en colère, ils ne feront pas cours mardi prochain. « On sera là, mais on ne fera rien. Les enfants viennent s’ils veulent, mais il ne se passera rien ». Une manif est également prévue jeudi aux abords de l’établissement. Plus loin, c’est la voix des parents d’élèves de Lesven qui dit se « désespérer » du feuilleton Greta et des conditions d’accueil dans le lycée pro. « Il va se passer quelque chose rapidement. On vous dira ».

Les élèves « dys » se sentent menacés par le choc des savoirs et craignent « le tri social ».
Les élèves « dys » se sentent menacés par le choc des savoirs et craignent « le tri social ». (Photo Le Télégramme / Steven Le Roy)

Encore plus loin, ce sont les conditions d’accueil des élèves allophones qui exaspèrent, « parce qu’on nous ment sur les suites qu’ils peuvent donner à leur cursus. Ils sont toujours les dernières roues du carrosse, en attente ». En moins de 50 m, c’est le creuset de toutes les irritations qui font comme une urticaire géante sur le ras-le-bol des manifestants, soudain partis faire un tour vers le haut de la ville, dans le plus grand calme. Comme un tour de chauffe.

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Source: https://www.letelegramme.fr/finistere/brest-29200/a-brest-200-personnes-vent-debout-contre-le-choc-des-savoirs-6590613.php

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