C’est sous la pluie et le vent soufflant de plus en plus fort que les manifestants se sont retrouvés sur la place de la Liberté, à Brest. (Photo Le Télégramme/Pierre Chapin)
Répondant à l’appel de l’AG des luttes et de l’intersyndicale, environ 300 personnes ont manifesté contre les « violences policières », à Brest, ce jeudi 30 mars.
Petite affluence, ce jeudi 30 mars 2023, place de la Liberté à Brest. Invitées par l’AG des luttes et l’intersyndicale à dénoncer « les violences policières » après les affrontements de Sainte-Soline le week-end dernier, environ 300 personnes ont répondu à l’appel, devant la mairie, à 19 h. Un rassemblement entamé sous la pluie et dans le calme, tandis qu’en début de matinée, le préfet du Finistère a produit un arrêté interdisant la manifestation initialement prévue devant les grilles de la sous-préfecture, rue Parmentier.
Les forces de l’ordre gardent l’œil
Pour le représentant de l’État, échaudé par de précédentes violences en marge des manifestations contre la réforme des retraites, la présence, à Brest, « de 150 à 200 personnes en mode black blocs » faisaient craindre des « troubles graves à l’ordre public ». En réponse, les organisateurs du rassemblement ont décidé de se replier en plein cœur de Brest, tandis que les forces de l’ordre gardaient l’œil, devant la sous-préfecture, prise d’assaut les 16 et 20 mars. Un important dispositif était également en place devant le commissariat.
Au micro, à partir de 19 h 20, sous une météo de moins en moins clémente, des sifflets visant le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin se sont fait entendre. « Ce n’est pas le Soulèvement de la terre qu’il faut dissoudre, c’est la politique répressive du gouvernement », ont dénoncé les manifestants.
Au micro, Olivier Cuzon, au nom de l’intersyndicale, a déploré l’interdiction de manifester devant la sous-préfecture, et vertement critiqué un « État répressif » : « Le ministre de l’Intérieur préfère s’attaquer à la jeunesse écologiste plutôt qu’aux voleurs d’eau ».
L’AG des luttes se replie à la fac de lettres
Un propos appuyé par la Confédération paysanne : « C’est scandaleux ce qui s’est passé là-bas (sous-entendu, à Sainte-Soline). Mais il faut rester calme », a réagi un militant, tandis que la Ligue des droits de l’Homme apportait son soutien au mouvement.
Après quelques chants hostiles, voire insultants, vis-à-vis des forces de l’ordre, visiblement pas du goût de l’ensemble des manifestants, le rassemblement s’est dispersé vers 19 h 45. Environ 150 personnes ont alors pris la direction de la fac de lettres Victor-Segalen, dans le sillage de l’AG des luttes.