Plus de 300 jeunes se sont réunis devant des murs de son, au Parc-à-Chaîne, à Brest, ce samedi. La conclusion d’une manifestation visant à dénoncer la politique de répression des free parties dans le Finistère.
« Moins de keufs, plus de teufs » : le message répété à l’envi, ce samedi 17 février 2024, dans l’après-midi, dans les rues du centre-ville de Brest, avait le mérite d’être clair. À l’appel d’une petite dizaine de sound-systems locaux, ces collectifs qui organisent des soirées électro généralement non déclarées, environ 300 personnes, essentiellement des jeunes, ont manifesté derrière trois chars garnis d’enceintes. Une seconde mobilisation se tenait à Quimper.
#Brest : les collectifs organisateurs de free-parties manifestent contre les saisies abusives pic.twitter.com/OGSGkuoSS5— Le Télégramme Brest (@TLGBrest) February 17, 2024
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« Ils arrêtent tout et saisissent le matériel »
L’ambiance festive qui ne cachait pas l’inquiétude, voire la colère dans les rangs. Émeline, étudiante brestoise de 20 ans, résume : « Ces derniers mois, les saisies de matériel se multiplient, au point qu’il n’y a quasiment plus de teufs dans le Finistère », décrit celle qui participe au mouvement free depuis ses 16 ans. « Justement parce que c’est un mouvement libre, où les gens sont hyperaccueillants, sans jugement ».
Alex, lui aussi étudiant, prolonge : « On fait nos soirées dans des champs ou des friches et on n’emm… de personne. On fait même des pauses pendant les sons pour tout nettoyer. Et pourtant, les flics débarquent, arrêtent tout et saisissent le matériel. C’est incompréhensible ».
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Pour Gwenaël, membre d’un collectif brestois, la loi Mariani de 2001 aurait été dévoyée. « La loi obligeait de déclarer et obtenir l’autorisation pour les fêtes de plus de 500 personnes, pas en dessous. Depuis quelques mois, et notamment l’arrivée du nouveau préfet Espinasse, on fait face à une politique répressive, avec des amendes et des saisies de matériel sur des sound-systems de moins de 500 personnes. Ça devient impossible d’organiser une petite soirée, sans prendre le risque de se faire prendre pour 4 000 ou 5 000 € de matériel. Nous, on veut rester dans cet esprit amateur, autogéré, de débrouille ».
En « teuf tech » sur le port de co
Les collectifs et manifestants demandent donc la fin de ces « saisies abusives », et l’ouverture d’un véritable dialogue avec la préfecture du Finistère. Ils l’ont martelé en musique, jusqu’à 18 h, au Parc-à-Chaînes, avec l’autorisation des autorités. Mais la possibilité d’une fête « sauvage », en soirée, en dehors de Brest, était évoquée ce samedi par de nombreux manifestants…
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