À Brest, ils occupent leur collège contre le futur Choc des savoirs (LT.fr-30/05/24)

À 19 h, parents et professeurs ont commencé à se réunir aux portes de l’établissement, en vue, pour certains, d’y passer la nuit. (Photo Le Télégramme/Pierre Chapin)

Hostiles à la réforme dite du « Choc des savoirs » et ses futures classes de niveaux, des profs et parents ont occupé le collège de l’Iroise, à Brest, ce jeudi soir.

Par Pierre CHAPIN.

Drôle d’attroupement aux grilles d’entrée. À Brest, ce jeudi 30 mai 2024, vers 20 h, une grosse quarantaine de profs, mais aussi des parents d’élèves et quelques collégiens, ont investi les murs du collège de l’Iroise, oreiller ou pique-nique sous le bras. « On a les duvets, le barbecue et le vidéoprojecteur : on va tenir la nuit », souriait Alain Billy, professeur d’éducation physique et sportive et élu FSU, au moment de présenter l’organisation de cette action imaginée en intersyndicale.

« L’idée, c’est de continuer à porter le message qu’on ne veut pas de cette réforme du Choc des savoirs et de ces groupes de niveaux, qui ne sont rien d’autre qu’un tri des élèves et une assignation sociale des plus fragiles », plante Alain Billy. Mardi, déjà, l’opération collège mort à l’Iroise avait été un franc succès, avec 97 % des élèves absents.

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Parents et professeurs devaient investir la salle des profs durant la nuit.
Parents et professeurs devaient investir la salle des profs durant la nuit. (Photo Le Télégramme/Pierre Chapin)

Toute la nuit en salle des profs

Cette fois, les parents ont été invités à pousser les grilles de l’établissement et à occuper la salle des profs, tout ou partie de la nuit. Une bonne quinzaine a répondu à l’appel, tel Manu, dont une fille est scolarisée en troisième. « Cette idée de groupes de niveau est détestable dans son principe et dans son application, avec une décision en avril pour la rentrée prochaine. Ça va créer une compétition supplémentaire chez des enfants qui se cherchent encore à cet âge », plaide-t-il.

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Laure, mère d’un élève de quatrième, abonde : « Mon fils est dans une classe hétérogène, et il y trouve une vraie richesse de vivre-ensemble, d’entraide, d’échanges ». Une notion que défend Stéphane Tanguy, professeur d’histoire-géographie au lycée de l’Iroise après avoir exercé au collège. « On a tous enseigné à des élèves en pensant qu’ils auraient des difficultés pour la suite de leur scolarité, et découvert après qu’ils avaient réussi leurs études. Parce qu’ils ont eu un déclic à un moment, qu’ils ont mûri, et aussi parce que les autres les avaient tirés vers le haut. Tout ça sera impossible si on applique demain les groupes de niveau, où seul le basique sera enseigné aux plus en difficulté », cingle-t-il.

Les professeurs du collège devaient, durant la nuit, écrire aux élus locaux, parlementaires et sénateurs pour leur demander de s’opposer à cette réforme. « Et leur dire clairement que, nous, on ne l’appliquera pas ».

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Source; https://www.letelegramme.fr/finistere/brest-29200/a-brest-ils-occupent-leur-college-contre-le-futur-choc-des-savoirs-6594218.php

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