Une retraitée brestoise vit très mal la nouvelle implantation d’une caméra de vidéosurveillance, installée dans le cadre d’une convention entre la préfecture du Finistère et la Ville de Brest. En surplomb des fenêtres de son appartement, elle a l’impression que le dispositif surveille la chaussée en même temps que son salon.
Une caméra de vidéoprotection, c’est une grosse boule noire installée tout en haut d’un mât pour surveiller les faits et gestes des passants et sécuriser la ville.
Depuis qu’elle a été installée il y a deux jours à quelques mètres de chez elle, Élisabeth Poinsignon ne pense plus qu’à « ce système » qui surplombe son séjour-salon. « Je le vis très mal, explique la retraitée. J’ai l’impression d’être épiée en permanence dans tous mes faits et gestes. »
Nuisance supplémentaire
Lorsque cette habitante du 10, rue Branda, à Brest (Finistère), a acheté son appartement il y a cinq ans, elle a été séduite par la tranquillité du square qui fait face à l’immeuble. Ce petit coin de verdure, situé à deux pas de la place de la Liberté, lui assurait peu de vis-à-vis « et la liberté de vivre sans voilages aux fenêtres ». Mais depuis quelques semaines, les nuisances de toutes sortes s’accumulent.
Il y a déjà eu « le nouveau lieu de stationnement des bus en prévision des travaux du centre-ville ». Puis le ménage à 6 heures du matin dans les locaux professionnels situés sous son appartement. Et enfin la caméra de vidéosurveillance installée par la préfecture pour assurer une meilleure sécurité de la ville. « C’est la goutte d’eau qui a fait déborder le vase », avoue-t-elle.
Endroit « névralgique »
La convention de sécurité Ville/État prévoit en effet le déploiement de 204 nouvelles caméras dites de vidéoprotection en 2022-2023, sur les bâtiments de la collectivité. Des caméras installées dans divers endroits de la ville selon l’accord signé le 25 novembre 2021 entre le Préfet du Finistère, Philippe Mahé et le maire, François Cuillandre.
Celles-ci devaient être déployées à des endroits « névralgiques », selon les termes du préfet qui n’avait pas souhaité donner plus de détails.
Pour Guy Feugueur, un habitant du 2e étage, la première caméra, installée au pied de leur immeuble sur un mât d’environ 3 mètres « ne gênait pas trop ». Mais cette semaine, elle a été déplacée de quelques mètres, de l’autre côté de la chaussée, sur un mât beaucoup plus haut. « Il était nécessaire d’avoir une meilleure visibilité sur le secteur », confirme le sous-préfet de Brest, Jean-Philippe Setbon.
Plus de vie privée
« Je le vis comme une intrusion dans ma vie privée », explique Élisabeth Poinsignon qui s’active. Elle s’est rendue à la réunion de quartier organisée jeudi soir, par la mairie, dans le cadre du projet Mon réseau grandit. « Yohann Nédélec, l’élu qui présidait la réunion, m’a dit que les caméras de vidéoprotections n’étaient pas du ressort de la ville. » Une explication qu’elle a trouvée « un peu rapide ». Elle a donc envoyé un mail aux services de la préfecture.
« Ce sont des caméras de voie publique, détaille Jean-Philippe Setbon, mais dès qu’elles filment au-delà du champ autorisé par la commission départementale, à savoir les habitations, un écran noir apparaît pour protéger la vie privée. » Avant de lancer : « J’invite tous les habitants de l’immeuble à venir constater par eux-mêmes le dispositif. » Invitation transmise.
Auteur : Sabine NICLOT-BARON.
Source : À Brest, la caméra de vidéoprotection est plantée devant son salon (ouest-france.fr)
URL de cet article : À Brest, la caméra de vidéoprotection est plantée devant son salon. ( OF.fr – 03/06/23 ) – L’Hermine Rouge (lherminerouge.fr)