À Brest, la manifestation contre la réforme des retraites a pris de l’ampleur ce mardi 31 janvier(OF 31/01/23 17h04)

Plus de 20 000 manifestants ont battu le pavé à Brest, ce mardi 31 janvier 2023, pour protester contre la réforme des retraites voulue par le gouvernement d’Élisabeth Borne. Une deuxième mobilisation qui a pris de l’ampleur par rapport à la grève du 19 janvier.

Pierre Gourven, directeur financier, Adeline Jugan, ergothérapeute équine, et Marion Talon, chargée d’accompagnement professionnel aux Genêts d’or, à la manifestation contre la réforme des retraites, mardi 31 janvier 2023 à Brest.

La place de la Liberté, à Brest, ne pouvant contenir plus de 20 000 manifestants, nombreux sont ceux qui ont dû patienter aux alentours avant la formation du cortège dans la rue Jean-Jaurès. Ce mardi 31 janvier 2023, le mécontentement était général contre une réforme des retraites « pas assez discutée et trop imposée », selon le commentaire de Philippe, employé dans l’agroalimentaire, a fait descendre dans la rue de nombreux Finistériens.

Et comme le nombre fait la force, ils étaient plus de 20 000 personnes rassemblées à Brest selon nos estimations ; 30 000 selon les syndicats. Bien plus nombreux dans tous les cas que lors de la dernière mobilisation du 19 janvier où, selon notre estimation, ils étaient quand même plus de 13 000 manifestants.

Plus de 20 000 manifestants ont remonté la rue Jean-Jaurès mardi 31 janvier 2023 avant de redescendre par Saint-Michel et de se disperser dans le calme. | OUEST-FRANCE

Six ans de « petits contrats »

Pour Adeline Jugan, 41 ans, croisée au fil du cortège, c’est une évidence d’être là. « J’ai longtemps été en CDD d’ergothérapeute à l’hôpital de Brest, en tant que contractuelle », explique-t-elle.

Pendant six ans, elle a enchaîné « des petits contrats » de six mois avant d’être enfin titularisée, mais seulement à mi-temps. « Un temps partiel qui m’a été imposé et non par choix ! », précise Adeline Jugan.

Quelques années plus tard, changement de cap pour monter un projet d’ergothérapie équine qui lui tient à cœur et créer sa micro-entreprise. Pour ce faire, elle s’est mise en disponibilité de la fonction publique avec un statut de travailleur libéral. « S ans cotiser à une prévoyance retraite. Tout au moins pour démarrer… »

Aujourd’hui, elle s’est déjà r ésignée à devoir travailler jusqu’à 67 ans si elle veut une retraite à taux plein. « Du moins, si je peux », dit-elle dans un sourire qui ne cache pas sa détermination à se battre pour une retraite digne pour tous.

« J’ai commencé à travailler à 21 ans et à cause de cette réforme, je ne pourrai partir qu’à 64 ans plutôt que 62, affirme un peu plus loin Nadia, 52 ans, qui se sent lésée en tant que femme. J’ai eu deux enfants, et donc je perds deux ans de retraite à cause des trimestres de congés maternité. Je suis d’accord avec une réforme, mais pas celle-ci. »

Nadia, 52 ans et mère de deux enfants, chargée d’affaires, manifeste à Brest contre la réforme des retraites, mardi 31 janvier 2023 car elle « se sent lésée en tant que femme » par rapport à ses années de cotisation. | OUEST-FRANCE

Adepte de la décroissance

Pierre Gourven, 55 ans, responsable du service finances de la Communauté d’agglomération du pays de Landerneau-Daoulas affiche un parcours atypique. Après avoir joué les prolongations de sa vie étudiante jusqu’à 32 ans, il est rentré sur concours dans la fonction publique territoriale. Et se prépare à travailler au moins jusqu’à 63 ans.

« Je suis contre le système en général, explique Pierre Gourven. Des gens qui ont occupé toute leur vie un travail pénible, il faut encore les obliger à travailler plus longtemps pour financer leur fin de vie alors qu’ils n’arriveront peut-être jamais à l’âge d’en profiter. »

Face à la mobilisation, le gouvernement doit-il faire des concessions sur son projet de réforme des retraites ?

Une ineptie pour le fonctionnaire qui imagine une voie différente pour ses enfants. « Il est grand temps qu’on se préoccupe de décroissance dans le monde capitaliste qui a fichu la planète à sec. » Fervent partisan de taxer la richesse, il estime que « la génération qui arrive n’acceptera pas de travailler si elle n’y trouve pas son compte ». Réforme des retraites ou pas.

Auteur : Julia toussaint

source : https://www.ouest-france.fr/bretagne/brest-29200/brest-la-mobilisation-contre-la-reforme-des-retraites-a-pris-de-l-ampleur-d6589814-a16b-11ed-b727-95140ec04a42

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *