
Durant la Seconde Guerre mondiale, des exilés espagnols, qui fuyaient la guerre civile, ont été forcés de travailler en France. La retirada, un épisode douloureux, retracé devant des lycéens brestois par MERE29 vendredi.
« Entre 1941 et 1944, entre 5 000 et 7 000 Espagnols ont participé à l’édification, pour les Allemands, de la base des sous-marins et des ouvrages fortifiés du Mur de l’Atlantique dans la région brestoise. Le travail consistait à transporter sur les épaules des sacs de ciment de 50 kg, durant douze heures consécutives, avec trente minutes de repos pour la soupe. Un travail de force, où ils devaient alimenter d’immenses bétonnières 24 heures sur 24 et sept jours sur sept ».
Un épisode historique douloureux expliqué par Jean Sala Pala, vice-président de l’association Mémoire de l’exil républicain espagnol dans le Finistère (MERE 29), lors d’une conférence, le vendredi 8 décembre 2023, devant une centaine d’élèves de terminale générale du lycée brestois Amiral-Ronarc’h. Depuis 2012, MERE 29 a pour objectif de faire connaître et reconnaître la mémoire de l’exil des républicains espagnols dans le Finistère.
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Une main-d’œuvre étrangère
En 1937, les combats de la guerre civile espagnole font rage dans la province de Santander et ses voisines basques. Le 14 juillet, 2 124 républicains espagnols fuient à bord du bateau britannique Pilton, au départ de la ville portuaire. Ils débarquent à Saint-Nazaire, en Loire-Atlantique. L’année suivante, un demi-million d’Espagnols rejoignent la France en passant la frontière des Pyrénées. Les combattants, 275 000 hommes, sont quant à eux internés dans des camps de concentration. En 1940, la main-d’œuvre étrangère présente sur le territoire est vue d’un bon œil par le gouvernement français. La ville de Brest, en état de siège, est engagée sur différents chantiers, dont un pour la Marine nationale au terre-plein du château, avec la construction de hangars et d’ateliers pour les hydravions. Deux entreprises, la Société brestoise de construction et Dodin, vont faire venir dans la cité du Ponant 200 d’entre eux, directement des camps.
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Une exposition au CDI
En amont de la conférence, depuis le début de la semaine, une exposition sur ce thème était présentée au centre de documentation et d’information de l’établissement. Comme leurs camarades, Elynn, Nolan et Titouan ont découvert l’histoire locale. Un véritable intérêt est né chez eux pour cet épisode historique, dont ils n’avaient pas encore entendu parler.
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