À Brest, le préfet interdit une manifestation pour la paix au Moyen-Orient (OF.fr 20/10/2023)

Craignant des « risques de troubles à l’ordre public », le préfet du Finistère vient d’interdire la manifestation « pour la paix au Moyen-Orient », prévue ce samedi 21 octobre 2023 à Brest. « Une décision liberticide » selon le collectif organisateur : « Au regard de la situation brestoise, rien ne justifie cette décision. »

La place de la Liberté, à Brest. | ARCHIVES OUEST FRANCE


« Nous appelons à une manifestation pour une paix juste au Proche-Orient. Nous revendiquons également la liberté d’expression et de manifestation pour la Palestine »
, avait annoncé, par communiqué, le collectif organisateur du rassemblement prévu le samedi 21 octobre 2023, à 14 h 30, sur la place de la Liberté à Brest (Finistère).

« Toute participation illégale »

Mais ce vendredi 20 octobre 2023, le préfet Alain Espinasse vient d’interdire cette manifestation, arguant de « risques élevé de troubles graves à l’ordre public ». Considérant que l’association France Palestine Solidarité a, « dans un communiqué publié sur son site internet, le jour de l’attaque du 7 octobre, témoigné d’un soutien sans ambiguïté à ces actions auxquelles ont participé des organisations reconnues comme terroristes, notamment le Hamas ». Le préfet estime que « des infractions pénales comme le délit d’apologie du terrorisme, d’incitation à la haine ou à la discrimination risquent d’être commises ». Il craint également que, « dans un espace public très fréquenté, alors que la ville de Brest accueille des communautés juives et musulmanes, se produisent des heurts entre tenants et opposants du Hamas ».

Et, « vu les précédents troubles lors de précédentes manifestations placées sous la responsabilité de certains des déclarants », et vu « l’impossibilité de disposer d’effectifs de police suffisants », le préfet précise que « toute participation à cette manifestation interdite sera illégale ».

« Décision liberticide »

« En France, les manifestations de soutien aux Palestiniens ont été interdites par le ministre de l’Intérieur. Une atteinte évidente à la liberté d’expression et de manifester, pourtant inscrites dans le droit français », ont réagi les associations et syndicats. Comme Amnesty international, France Palestine Solidarité, CGT, LFI, Gauche éco-socialiste, la Ligue des droits de l’Homme, le Nouveau Parti anticapitaliste, le PCF, Solidaires, l’Union communiste libertaire, l’Union démocratique bretonne, l’Union pirate et l’Université européenne de la paix. Qui ont livré ce commentaire : « C’est une décision liberticide, une atteinte à la démocratie. Au regard de la situation brestoise, rien ne justifie cette décision. »

Le collectif s’est réuni cet après-midi, vers 17 h, pour réfléchir aux suites de l’annonce de la préfecture : « Nous n’allons pas en rester là. Nous revendiquons également la liberté d’expression et de manifestation pour la Palestine. »

« Les civils paient un prix très lourd »

Face à ces « événements dramatiques » qui ont, au Proche-Orient, Israël et Palestine, qui ont « déjà fait des milliers de morts et blessés », depuis le 7 octobre, « en particulier dans la bande de Gaza soumise à d’intenses bombardements israéliens », le collectif insiste sur « le prix, très lourd, que paient les civils ».

« Attachés au droit international, nous condamnons tous les actes visant les populations civiles et nous demandons un cessez-le-feu immédiat. Nous exigeons l’arrêt immédiat des bombardements et des massacres ainsi que le respect du droit international et du droit humanitaire. »

Auteur : Frédérique Guiziou

Source : À Brest, le préfet interdit une manifestation pour la paix au Moyen-Orient (ouest-france.fr)

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