Une quinzaine d’artisans des travaux publics organisent un barrage filtrant du dépôt pétrolier de Brest depuis ce jeudi matin, 7 h. À défaut d’une annonce sur le gazole non routier (GNR) dans la journée, ils pourraient passer à un blocage total.
Depuis 7 h ce jeudi 8 février 2024, ils sont une quinzaine de camions et tracteurs des travaux publics positionnés devant le dépôt pétrolier de Brest, au port de commerce, et viennent d’établir un blocage filtrant des camions-citernes. « Pour l’instant, on va laisser passer au compte-gouttes, et on verra au fil de la journée », annonce Stéphane Jézéquel, le président de la Chambre nationale des artisans des travaux publics et du paysage (CNATP) du Finistère.
« On veut la même chose que les agriculteurs »
Ce qu’ils demandent principalement : « l’annulation de la hausse de la taxe sur le GNR (gazole non routier) qui doit augmenter progressivement jusqu’en 2030. Le premier ministre Gabriel Attal l’a annoncé pour les agriculteurs, on veut ni plus ni moins que la même chose », résume Stéphane Jézéquel, dont l’entreprise est installée à Plougastel-Daoulas.
A Brest, les artisans des TP ont pris position devant le dépôt pétrolier, ce jeudi à 7 h, en vue d’organiser un blocage filtrant des camions citernes. Ils demandent l’annulation de la hausse des taxes sur le GNR, comme les agriculteurs. pic.twitter.com/sh1xLfEP8c— Jean-Luc Padellec (@JLPadellec) February 8, 2024
Lors d’une rencontre à Bercy le mardi 30 janvier 2024, les représentants des Travaux publics avaient obtenu la promesse d’une annonce en fin de semaine dernière. « Puis, on nous a dit que ce serait en début de semaine, et on n’a rien vu venir. Aujourd’hui, on nous laisse entendre que l’annonce est repoussée en fin de semaine, voire en début de semaine prochaine. « Des accords ont été donnés au niveau de la pêche et de l’agri, et nous, on attend toujours. Ça suffit ! Mêmes chantiers, même fiscalité. Pour l’instant, on fait un barrage filtrant, mais si rien ne bouge dans la journée, on peut bloquer totalement jusqu’à lundi ou mardi prochain », prévient François Calvez, vice-président de la CNATP 29.
« Une concurrence déloyale organisée dans notre propre pays »
À la tête d’une entreprise de 20 salariés à Châteaulin, Bruno Corre a la mine des mauvais jours. « Notre combat n’est pas un caprice. Si le gouvernement ne nous accorde pas la même chose que les autres, on va se retrouver avec des écarts de prix avec les entreprises de travaux agricoles (Eta) qui font du terrassement comme nous. Les agris dénoncent une concurrence déloyale en Europe. Nous, c’est dans notre propre pays qu’elle est organisée ! Dans six ans, on aura un écart de 75 centimes sur le tarif du GNR, soit 100 à 150 € de différence de consommation de carburant à la journée. C’est intenable, et c’est notre mort assurée », redoute l’entrepreneur.
Quinze jours après une première action au rond-point de Pen-ar-Chleuz, suivi d’un blocage du pont de l’Iroise, les artisans du TP passent à la vitesse supérieure. Ils attendent du renfort dans la journée, et menacent donc de bloquer complètement le dépôt pétrolier de Brest, comme c’est le cas à Lorient depuis une quinzaine de jours.
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