Alors que les négociations annuelles se terminent au niveau national, les agents de maintenance de GrDF sont en grève à l’appel de la CGT. À Brest comme ailleurs, ils réclament une indexation du salaire sur l’inflation.
À l’entrée des locaux de GrDF, des palettes, un drapeau de la « cégèt’ » et un brasero derrière. Dans la zone de Kerga, à Brest, les agents de maintenance sont en colère et ne le cachent pas. « Comme dans environ 60 sites en France, nous faisons grève ces jeudi 17 et vendredi 18 novembre 2022 parce que les attentes légitimes des agents, à savoir une indexation du salaire sur l’inflation, ne sont pas respectées ». Johan Laurent, coordinateur de la CGT, explique en très peu de mots la seule raison qui a poussé l’assemblée générale du matin à voter à l’unanimité le mot d’ordre de grève proposé aux aurores. « Nous sommes une trentaine sur le site et nous étions plus d’un tiers ce matin à débrayer ».
Du « salaire » plus que « des primes »
Pour ces agents de maintenance du réseau du gaz, rattachés à la maison mère Engie, il s’agit avant tout de tirer la sonnette d’alarme sur les déperditions ressenties depuis la privatisation de 2005 et surtout la mise en concurrence de 2007. « Nous avons perdu près de 14 % de notre pouvoir d’achat. C’est considérable », poursuit Olivier Piriou, secrétaire général de la CGT Mines-Énergie du Finistère. Un chiffre mis en opposition avec les 518 M€ de bénéfices réalisés par l’entreprise, partis en dividendes et primes aux actionnaires. « Devant la pression, nous toucherons une prime de 1 500 € en décembre, ce qui pour notre maison mère Engie revient à dépenser 170 M€ sur les 4,7 milliards récoltés. À savoir rien ».
Le service public assuré
Voici pourquoi les primes et une forme de rétroactivité proposées dans les négociations nationales ne suffisent pas aux yeux des contestataires. « Nous ne voulons plus de prime, mais du salaire », poursuivent les agents de maintenance du réseau, qui n’assurent plus que la sécurité des biens et des personnes ces jours-ci. « C’est une mission de service public », ricanent-ils. « Ce qui les embête bien en haut lieu, parce que c’est un service public. Mais celle-là, nous l’assurerons tout le temps ». Au pied du brasero, tout le monde espère que personne ne signera les négociations. Ce ne sera pas la CGT en tout cas.
Auteur : Steven Le Roy
Source : À Brest, les gaziers de GrDF réclament une augmentation – Brest – Le Télégramme (letelegramme.fr)