L’homme mis en cause par un tag provocateur, qui aurait été écrit par un policier, dans le quartier de Pontanézen, à Brest, a décidé de porter plainte pour injure et mise en danger.
En mai dernier, nous évoquions l’ouverture d’une enquête administrative par les services de police du Finistère au sujet d’un agent de la brigade anticriminalité (Bac) de Brest, soupçonné de s’être livré à un tag provocateur dans le quartier de Pontanézen, fin décembre 2021.
« Le but était d’éliminer mon client »
Ce tag laissait entendre qu’un homme, désigné uniquement par son prénom, était une balance, sur fond de rivalités entre quartiers. Une photo avait circulé montrant un homme de dos, revêtu d’un gilet pare-balles et portant un revolver, en train d’écrire le tag. L’enquête est toujours en cours et, comme nous le précisions dans l’article du 19 mai 2022, le policier auteur présumé du tag a été détaché dans un autre service dans le département, à sa demande. « Le but de ce tag était d’éliminer mon client. Si vous avez une réputation de balance et que vous êtes absent de Brest, vous ne pouvez pas vous défendre et cela vous fait prendre des risques en revenant », explique Me Rabah Laraba, avocat brestois de l’homme désigné dans le tag.
Le client de Me Laraba se trouve actuellement dans le sud de la France et ne peut se présenter à Brest, du fait d’un contrôle judiciaire strict. Il est poursuivi dans une affaire de fusillade qui s’est déroulée en 2019 à Brest et il a déjà effectué un an de détention provisoire à Rennes dans ce cadre, il a été libéré sous contrôle judiciaire en octobre 2020.
Une plainte contre X pour l’instant
« Mon client a décidé de porter plainte, contre X pour l’instant, même si nous avons une idée de l’identité du policier, pour injure publique, mise en danger de la vie d’autrui et incitation à commettre un crime ou un délit », précise Me Rabah Laraba, confirmant l’information publiée par le quotidien 20 Minutes, jeudi.
« On se voyait mal déposer une plainte classique au commissariat. J’ai rédigé une plainte à partir des informations parues dans la presse, je l’ai adressée au procureur de la République avec copie des articles du Point et du Télégramme.? On demandera bientôt que le contrôle judiciaire soit modifié pour que mon client puisse rentrer à Brest où vit toute sa famille, un contrôle aussi strict ne se justifie plus ».
À l’issue de l’enquête, le procureur aura trois options : poursuivre devant le tribunal la personne concernée s’il y a infraction, classer l’affaire ou saisir un juge d’instruction. C’est cette dernière option que souhaite Me Laraba. « Le parquet doit se dessaisir en ouvrant une information judiciaire, dans un souci d’impartialité et pour nous permettre d’avoir accès au dossier. »
Auteur : Catherine Le Guen