À Brest, non, le lycée de l’Harteloire ne fermera pas (LT.fr-30/05/24)

La rumeur d’une fermeture prochaine du lycée de l’Harteloire a couru pendant plusieurs semaines. (Photo d’archives Le Télégramme/Rémy Quéméner)

Drôle d’ambiance autour du lycée de l’Harteloire, à Brest. La rumeur de sa fermeture prochaine a flambé en même temps que l’annonce de l’arrivée du Greta… qui ne s’y installera finalement pas.

« Les choses sont parties de manière assez irrationnelle », confie Isabelle Pellerin, vice-présidente du conseil régional de Bretagne chargée des lycées et de la vie lycéenne. Depuis plusieurs semaines, l’hypothèse d’une fermeture prochaine de l’établissement a grandi au sein de l’équipe éducative, des élèves et leurs parents du lycée de l’Harteloire. Au point où l’association des parents d’élèves de l’Harteloire (Apeh), dans un communiqué au sujet du déménagement du Greta envoyé le mercredi 29 mai 2024, assurait que « la Ville et la Région ont également affirmé leur engagement de ne pas fermer le lycée public de l’Harteloire dans les années à venir ».

Pourtant, la vice-présidente de la Région l’assure : « Lorsqu’une telle décision doit se prendre, elle est le fruit d’une réflexion conjointe avec le rectorat. En l’occurrence, il n’y a jamais eu de telles discussions. Et il n’y en aura pas durant notre mandat ». D’après nos informations, Loïg Chesnais-Girard, dans un courrier envoyé la semaine dernière à François Cuillandre, a réaffirmé sa volonté forte de ne pas fermer ce lycée public de centre-ville.

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L’arrivée du Greta comme point de départ

De quoi éteindre le début d’incendie allumé en même temps que l’annonce du déménagement du Greta, projet auquel se sont opposés les parents d’élèves. Plusieurs blocages de l’établissement ont même été organisés courant mai pour protester contre cette venue. Une levée soudaine de boucliers qui n’a pas été comprise par la Région. D’autant plus que, selon nos informations, cette installation se serait accompagnée d’un coup de pouce financier. Les élus pensaient avoir trouvé là une solution idoine pour le Greta (groupement d’établissements qui propose des offres de formations publiques selon les besoins du territoire). En effet, la tempête Ciaran, début novembre 2023, a lourdement touché les bâtiments de Lesven et le campus de Kerichen, où est installée la structure. L’objectif était donc de faire déménager le Greta, locataire des bâtiments qu’il occupe, afin de permettre aux lycéens de Lesven, dispersés depuis novembre, de retrouver un lieu d’accueil unique.

Finalement, les élèves du Greta resteront où ils sont. Si l’hypothèse d’intégrer les anciens locaux du conseil départemental a été évoquée, elle a été balayée en raison des travaux nécessaires. « Il y a un gros effort de la cité de Kerichen dans sa gestion mutuelle des salles pour permettre le maintien du Greta », confirme Isabelle Pellerin. Des modulaires seront également installés afin de faciliter cette solution.

Le lycée général et technologique avec le plus petit effectif de la région

Alors, pourquoi cette inquiétude autour de l’avenir de l’Harteloire ? « Il y a souvent des fantasmes qui peuvent naître de ce genre de projets », avance la vice-présidente de la Région, qui reconnaît néanmoins qu’il y a « un vrai sujet de démographie ». En l’espace de cinq ans, le lycée de l’Harteloire a en effet perdu une centaine d’élèves. Avec ses 334 lycéens, il est même le lycée général et technologique avec le plus petit effectif de la région.

Et cette baisse constante des effectifs inquiète. « C’est un établissement qui pourrait mourir à petit feu si rien n’est fait », avance un acteur proche du dossier. Parmi les pistes évoquées, celle d’un équilibrage du territoire brestois entre les options proposées par les établissements. À la rentrée 2024, l’Harteloire proposera ainsi une section Abibac, une filière en trois ans qui donne accès au bac allemand. « Mais pas sûr que ça suffise et que le projet soit viable », craint-on. Même si l’Harteloire, avec son collège et sa cité scolaire, peut s’appuyer sur un avantage indéniable : la possibilité de mutualiser la restauration et les espaces. Contrairement au lycée de Plouhinec (29), dernier à avoir fermé en Bretagne.

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Source: https://www.letelegramme.fr/finistere/brest-29200/a-brest-non-le-lycee-de-lharteloire-ne-fermera-pas-6594213.php

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