À Brest, un homme agressé par des militants d’extrême droite. ( LT.fr – 25/03/23)

L’homme, agressé et victime de multiples contusions au visage, s’est rendu aux urgences de l’hôpital des Armées.
L’homme, agressé et victime de multiples contusions au visage, s’est rendu aux urgences de l’hôpital des Armées. (Archive Le Télégramme)

INFO LE TELEGRAMME – Un Brestois de 40 ans a été agressé par trois militants d’extrême droite, dans la soirée du vendredi 24 mars, en marge du meeting organisé par la France Insoumise à Brest. Blessée au visage, la victime témoigne.

Un Brestois de 40 ans a été victime d’une violente agression en réunion par des militants d’extrême droite, vendredi 24 mars 2023, en soirée, au niveau de la piscine Foch. Après sa journée de travail, cet habitant de la rue de l’Harteloire était tranquillement chez lui, devant la télé, lorsqu’il a entendu des cris dans la rue, peu après 19 h.

« En ouvrant ma fenêtre, j’ai aperçu des fumigènes rouges et entendu très clairement des propos racistes. Un groupe d’une dizaine de types cagoulés se trouvait derrière les grilles du lycée de l’Harteloire, et chambrait les militants qui rentraient au meeting de la France Insoumise, à la maison des syndicats, de l’autre côté du boulevard. J’ai alors vu des militants de FI leur courir après, et les fachos ont détalé comme des lapins », raconte-t-il.

Un déchaînement de violences à trois contre un

Quelques minutes plus tard, cet habitant décide de sortir prendre l’air, pour aller acheter un paquet de cigarettes. Il en profite pour faire une petite boucle à pied avant de regagner son domicile. C’est alors qu’il se trouve au niveau de la piscine Foch, à environ 300 mètres de la maison des syndicats où se tient le meeting, qu’il tombe nez à nez avec la même bande, cette fois, à visage découvert.

Coups de poing, coups de pied, et même coups de parapluie… J’ai eu le droit à un déchaînement de violences, à trois contre un.

« Ils n’avaient pas 25 ans. Je leur ai dit ce que je pensais de leur action. Le ton est monté. J’avoue : j’en ai même poussé un. Ils m’ont empêché de poursuivre mon chemin. Et puis, ça a dérapé. J’ai pris une première droite qui m’a ouvert l’arcade gauche, je me suis agrippé à l’agresseur. J’ai ensuite eu le droit à un déchaînement de violences, à trois contre un. Coups de poing, coups de pied et même coups de parapluie… Mes lunettes ont volé en plein milieu du boulevard. Pour finir, ils ont couru vers leur voiture et sont partis, tous feux éteints, vers le centre-ville ».

« Klaxons, bras d’honneur et saluts nazis »

La victime, qui n’a pas eu le temps de relever le numéro d’immatriculation du véhicule, s’est rendue vendredi soir aux urgences à l’hôpital des Armées. « J’ai des contusions multiples, sur la tête, sur la tempe, sur la pommette. J’ai eu tellement mal aux cervicales que j’ai à peine pu fermer l’œil », témoigne-t-il ce samedi matin, à la sortie du commissariat central de Brest, où il vient de déposer plainte. Ce conducteur routier de profession doit être ausculté par le médecin légiste de la Cavale Blanche, pour se faire prescrire une ITT.

Du côté de la France Insoumise, on confirme qu’une dizaine de militants identitaires, qui pourraient appartenir au mouvement nationaliste et royaliste Action Française, a fait une apparition avec banderoles et fumigènes derrière les grilles du lycée, à bonne distance de la maison des syndicats. « Ils sont repassés un peu plus tard en camionnette, avec klaxons, bras d’honneur et saluts nazis », témoigne un militant présent sur place.

Ils sont repassés un peu plus tard en camionnette, avec klaxons, bras d’honneur et saluts nazis.

Dès l’annonce de la tenue du meeting, les organisateurs avaient reçu des menaces d’activistes de l’extrême droite, via les réseaux sociaux. Par mesure de précaution, ils avaient dû se résoudre à mettre en place un service d’ordre aux entrées, ce qu’ils ne font jamais habituellement.

Auteur : Jean-Luc Padellec

Source : À Brest, un homme agressé par des militants d’extrême droite – Brest – Le Télégramme (letelegramme.fr)

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