À Brest, une centaine d’opposants au projet immobilier jouxtant la maison Crosnier. ( LT.fr – 25/02/23 )

Une centaine d’opposants au projet de construction du groupe Océanic s’est retrouvée, ce samedi 25 février 2023, devant l’une des maisons historiques de Brest, devant le Cours Dajot.
Une centaine d’opposants au projet de construction du groupe Océanic s’est retrouvée, ce samedi 25 février 2023, devant l’une des maisons historiques de Brest, devant le Cours Dajot. (Photo Le Télégramme/Stéphane Jézéquel)

Une centaine de personnes a exprimé son opposition au projet immobilier jouxtant la maison Crosnier du Cours Dajot, à Brest, ce samedi matin. Le projet d’Océanic dispose d’un permis de construire.

Le promoteur Océanic envisage de construire un immeuble (résidence Amphitrite) comprenant 200 m² de bureaux, trois T3, un T4 et un parking souterrain entre deux maisons historiques de Brest miraculeusement épargnées par la guerre. Imaginée entre l’immeuble Caradec (1880) et la villa Crosnier (1900), cette nouvelle construction à la façade végétalisée est programmée devant le cours Dajot, face à la mer et au port de commerce.

Troisième permis accepté

Ce projet, qui vient remplir une « dent creuse », a déjà fait l’objet de deux refus. La troisième proposition architecturale a été la bonne, avec non-opposition de l’architecte des bâtiments de France (qui a posé cependant des réserves et des prescriptions). Le permis de construire a été accordé en décembre 2022.

L’association de vigilance urbanistique « Au pied du mur », des riverains du quartier et des opposants aux aménagements du Moulin-Blanc, ont rappelé leur position. Pour eux, impossible de construire entre ces deux maisons historiques de Brest un tel complexe immobilier ! Ils dénoncent la dénaturation des volumes des deux maisons anciennes, l’obstruction des fenêtres du pignon Ouest de la maison Crosnier et la perte totale de vue et de lumière des logements de derrière la cour, logements détenus par le groupe immobilier et occupés par des locataires.

Gros travaux en perspective

En opposant le contenu de certains documents d’urbanisme, ils rappellent leur complète solidarité avec la famille propriétaire de la maison Crosnier, Stéphane et Marie Taleb, qui ont pris la parole en premier. À leurs côtés, des descendants des familles ayant érigé ces maisons remarquables à Brest.

Marie et Stéphane Taleb, propriétaire de la Maison Crosnier, ont pris la parole devant les opposants au projet.
Marie et Stéphane Taleb, propriétaire de la Maison Crosnier, ont pris la parole devant les opposants au projet. (Le Télégramme/Stéphane Jézéquel)

« Comment la ville peut-elle défendre son positionnement de ville d’art et d’histoire en acceptant ce genre de projet immobilier ? » argumentent-ils. « Logements de luxe, ascenseurs à voitures pour accéder au garage sous-terrain… ». En plus de dénaturer le volume de ces deux maisons, ils s’inquiètent des longs travaux et des désordres qui pourraient subvenir lors du creusement du parking souterrain et de l’établissement des fondations profondes. Quid des fissures possibles sur ces maisons historiques et de la fragilisation du site qui pourraient advenir ?

Une façade végétalisée pour emballer le tout ?

D’autres questions demeurent en suspens. Comment une façade végétalisée peut-elle être envisageable face aux vents dominants au-dessus du port ? Et, surtout, pourquoi ce projet a-t-il été accepté en 2022, alors que les deux premiers projets ont été retoqués en 2017 et 2020 ?

Dans nos colonnes, en début de cette année, Elena Azria, directrice du développement d’Océanic, avait listé les modifications du projet « afin de mieux s’intégrer à l’environnement ».

Les ouvertures du pignon Ouest de la maison Crosnier sont clairement menacées par le projet immobilier d’Océanic.
Les ouvertures du pignon Ouest de la maison Crosnier sont clairement menacées par le projet immobilier d’Océanic. (Le Télégramme/Stéphane Jézéquel)

De son côté, Bénédicte Havard Duclos, au nom du collectif « Au pied du mur », estime que « les promoteurs immobiliers et les élus ne doivent pas être seuls à décider de la faisabilité de ce genre de projet. Notre voix compte aussi, particulièrement face à des projets de cette nature ». En plus du recours gracieux, une pétition a été lancée. La ministre de la Culture a été informée. Les opposants ont même écrit à l’équipe de Stéphane Bern, qui n’a pas répondu.

Disposant d’un permis en bonne et due forme, le projet suit son cours, pour une livraison programmée courant 2024.

Auteur : Stéphane Jézéquel

Source : À Brest, une centaine d’opposants au projet immobilier jouxtant la maison Crosnier – Brest – Le Télégramme (letelegramme.fr)

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