Par Béatrice CHOT-PLASSOT.
Une plaque commémorative sera posée, ce samedi 27 mai 2023, sur la façade du 102, rue Jean-Jaurès, en plein cœur de Brest (Finistère). Elle rend hommage aux membres du réseau de résistance Alliance, qui a agi dans la région brestoise entre juillet 1942 et octobre 1943.
Ils étaient marchande foraine, instituteur, biscuitier, laborantin, architecte, clerc de notaire, ouvrier de l’arsenal, infirmière, commerçante, pharmacien… Et leur vie bascula lors de l’occupation allemande, pendant la Seconde Guerre mondiale. Ces résistants formaient le réseau Alliance dans la région de Brest (Finistère).
Des renseignements transmis aux Britanniques
Ce samedi 27 mai 2023, une plaque commémorative sera dévoilée, apposée sur la façade du 102, rue Jean-Jaurès, en plein centre-ville. Un « lieu symbolique », où vivait dans un appartement la famille Gillet, organisatrice du réseau. C’est « souvent là que des messages étaient reçus », explique Guy Caraes, à l’initiative de cet hommage, avec Gildas Priol, passionné de l’histoire de la Résistance et initiateur du site internet Mémoires des Résistants et FFI de l’arrondissement de Brest.
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Car Alliance était « un réseau de renseignement, pas de sabotage », précise Guy Caraes, grand connaisseur de ce groupe, et auteur d’un livre sur le sujet (1). Pendant la période allant de juillet 1942 à octobre 1943, leurs missions consistaient à « surveiller les infrastructures allemandes, les mouvements des troupes, des bateaux, des sous-marins, observer les fortifications, l’armement ». Une fois toutes ces informations recueillies, elles étaient transmises au MI6, le service de renseignements extérieurs du Royaume-Uni, par radio ou par courrier.
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Une date symbolique
La date choisie pour la présentation de cette plaque commémorative est marquante à plus d’un titre. D’abord, en France on célèbre tous les ans, le 27 mai, la journée nationale de la Résistance. Par ailleurs, 2023 marque « le 80e anniversaire de la fondation du Conseil national de la Résistance, présidé par Jean Moulin à Paris », rappelle Guy Caraes. Enfin, c’est aussi un 27 – mais cette fois-ci en septembre 1943 – qu’une « souricière a été mise en place par les Allemands » dans le logement de la famille Gillet pour démanteler le réseau Alliance, entraînant l’arrestation de plusieurs membres.
« L’aboutissement d’une quête »
Ces inscriptions en souvenir des résistants sont « l’aboutissement d’une quête pour retracer l’histoire du réseau, pour renouer les fils » , estime Gildas Priol. Et Guy Caraes d’abonder : « C’est un hommage à ces personnes du secteur de Brest, hommes comme femmes, qui ont disparu dans des conditions horribles. Ils ont en grande partie été arrêtés à Brest, déportés, exécutés par les Allemands. Ils devaient être éliminés sans laisser de trace », car considérés comme des détenus « Nacht und nebel » (« Nuit et brouillard », en français).
« C’est la ville de Brest qui finance cette plaque. Elle rend hommage aux résistants brestois » , souligne Gildas Priol. Des familles et descendants des membres d’Alliance seront présents samedi.
(1) Le réseau Alliance. Histoire du plus grand réseau de la résistance française (éditions Ouest-France).
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