À Carhaix, des syndicats de l’hôpital et un comité de défense peu rassurés après la rencontre avec la direction (LT.fr 30/05/2023)

À la sortie de leur rencontre avec la direction du CHRU de Brest-Carhaix, ce mardi, les responsables du comité de défense et de développement de l’hôpital de Carhaix n’étaient pas entièrement satisfaits des réponses obtenues. (Le Télégramme/Jean-Noël Potin)
La suppression, cet été, de neuf lits supplémentaires à l’hôpital de Carhaix inquiète les syndicats et le comité de défense de l’hôpital, qui ont pu rencontrer la direction du CHU, ce mardi, à Carhaix.

Les syndicats et le comité de défense de l’hôpital ont rencontré, séparément, ce mardi 30 mai, à Carhaix, la direction du CHRU de Brest-Carhaix. « Une rencontre très attendue, selon Pierre Lemoine, du comité de défense, ?les annonces récentes ayant renforcé les faisceaux d’inquiétude que l’on pouvait avoir ! »

Neuf lits en moins

L’hôpital, qui veut garantir aux équipes trois semaines de congé, cet été, fait aussi face à d’importants problèmes de recrutement. « Nos besoins en personnels ne sont couverts qu’à moitié », explique la directrice, Julie Cottenceau. Face à ce constat, chirurgie et cardiologie seront donc regroupés sur un même plateau. La chirurgie passerait ainsi de 15 à 11 lits, et la cardiologie, de 16 à 11 lits. Autre point noir, les urgences. Il manque une dizaine de postes de médecins urgentistes sur la période, ce qui ne permet pas à ce jour de maintenir les deux lignes d’urgences. « La loi Rist a parfois eu plus d’effet sur certaines spécialités que d’autres et sur les urgentistes, on a très peu de vivier », souligne-t-elle.

On aurait pu penser que la fusion entre les sites de Brest et Carhaix aurait permis d’éviter les pénuries de soignants par la mise en commun des tableaux de garde. Mais pour Julie Cottenceau, « si cela existe aux urgences ou en médecine polyvalente, cela n’est pas le cas partout. On est dans un fonctionnement où on ne peut pas contraindre l’affectation », assure-t-elle.

Côté syndical, on se réjouit qu’il y ait des perspectives, en ce qui concerne l’anesthésie, a priori jusqu’en décembre. Le comité de défense y voit aussi un point positif, « car cela laisse entendre que le maintien de la maternité serait assuré jusqu’à la fin de l’année ». Un bémol, cependant : « Il manque encore, en gynécologie, deux médecins pour juillet, cinq en août et un en septembre, même si la direction se dit confiante de pouvoir recruter », précisent Sophie Lévénez, de la CFDT et Caroline Tromeur, de la CGT.

Attractivité

« Des préoccupations demeurent sur certains services, insiste Pierre Lemoine, le plus criant étant celui de la cardiologie, du fait du manque de médecins ». Pour le comité de défense, cela pose la question du recrutement autant des personnels médicaux que paramédicaux. « Or, on ne nous a pas présenté de solution pour attirer des infirmiers, aide-soignants ou médecins. On aimerait que la direction mette davantage l’accent sur l’attractivité de l’hôpital de Carhaix ».

La fermeture de services, ces dernières années, représente au total 67 lits si l’on tient compte des neuf fermetures annoncées pour cet été. « Notre crainte, c’est qu’ils ne rouvrent pas, lance Annie Le Guen, du comité de défense. Dans un territoire aussi excentré, il est vital que l’hôpital public puisse maintenir tous ses services, dont la cardiologie », martèle-t-elle.

L’intersyndicale, qui a pu rencontrer la directrice du CHRU, mardi en début d’après-midi, a pu faire part de ses inquiétudes quant à la dégradation des conditions de travail.
L’intersyndicale, qui a pu rencontrer la directrice du CHRU, mardi en début d’après-midi, a pu faire part de ses inquiétudes quant à la dégradation des conditions de travail. (Le Télégramme/Jean-Noël Potin)

Agressions

Les syndicats louent pour leur part le travail remarquable des personnels soumis à ces conditions dégradées. « Ils ne pourront pas tenir longtemps face à un tel niveau de stress. Il va falloir renforcer les équipes pour les soulager », argumente Sophie Lévénez, qui demande que des agents soient positionnés sur les missions hôtelières. Caroline Tromeur signale aussi des violences de patients envers le personnel, évoquant « trois agressions sur des aides-soignants en une semaine. Si le personnel ne se sent pas en sécurité, ce n’est pas comme ça qu’on le gardera ».

Pour le comité de défense, « la mobilisation reste plus que jamais de mise ». Pierre Lemoine pense d’ailleurs que la journée festive programmée à l’occasion du 15e anniversaire du maintien de la maternité et de la chirurgie, le 25 juin, « servira à entretenir la flamme ».

Auteur : Jean-Noël Potin

Source : À Carhaix, des syndicats de l’hôpital et un comité de défense peu rassurés après la rencontre avec la direction – Carhaix – Le Télégramme (letelegramme.fr)

URL de cet article : À Carhaix, des syndicats de l’hôpital et un comité de défense peu rassurés après la rencontre avec la direction (LT.fr 30/05/2023) – L’Hermine Rouge (lherminerouge.fr)

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