
Le rassemblement des personnels de la santé et de l’action sociale, lancé à l’appel de l’USD 29, a battu son plein à Carhaix, ce jeudi. Plus de 500 personnes y ont participé.
À partir de midi, ce jeudi, plus de 500 personnels du monde de la santé et de l’action sociale, venus de tout le Finistère à l’appel de l’USD 29 (Union syndicale départementale de la santé et de l’action sociale), étaient rassemblés sur la place du Champ-de-Foire, à Carhaix, pour faire part de leur dépit et de leur découragement. D’abord réunis autour d’un pique-nique festif, les manifestants ont profité de plusieurs concerts entrecoupés de prises de parole. Pour Caroline Tromeur, déléguée CGT à l’hôpital de Carhaix, cette mobilisation visait notamment la revalorisation des salaires. « Plusieurs personnes ne touchent toujours pas le Ségur, déplore-t-elle. De plus, les revalorisations indiciaires ont créé encore plus de disparités entre les personnels. Les négociations par catégories ou par services créent aussi des disparités énormes alors qu’on fait tous le même travail ! »

« Les conditions se sont dégradées »
Les personnels présents sur la place portent de multiples revendications : une revalorisation des salaires pour toutes et tous, l’amélioration des conditions de travail, des embauches, la prise en compte de la pénibilité, en particulier pour les droits à la retraite, la création de lits d’hospitalisation et des places d’accueil à la hauteur des besoins, etc. C’est, de façon générale, un « véritable plan de sauvetage » qui est aujourd’hui réclamé ! »?

Marche symbolique jusqu’à l’hôpital
Point d’orgue de la journée, un défilé était prévu dans les rues de la ville à partir de 15 h. Les manifestants ont symboliquement poussé leur marche jusqu’à l’hôpital de Carhaix avant de revenir sur la place du Champ-de-Foire. Toutes deux salariées à la fondation Ildys, Marie et Pauline dénoncent elles aussi une dégradation de leurs conditions de travail. « Nous réclamons le Ségur pour tous. Les secrétaires, notamment, ne touchent pas la prime. C’est une inégalité de traitement ! », regrette Marie. Pauline, quant à elle, aimerait que les choses évoluent bientôt, « de façon qu’on puisse mieux accompagner les personnes ». Elle ajoute, un peu désabusée, que « la santé et l’action sociale dépendent des politiques sociales. Si les aides diminuent, ça devient tout de suite plus compliqué. Tout ça est politique en fin de compte ! ». Marie abonde, et déplore qu’il faille aujourd’hui « accompagner plus de patients avec moins de moyens ».


Un peu plus loin dans le cortège, un groupe de salariés du centre de Perharidy, à Roscoff. Au nom du groupe, Lauriane fait part des griefs de ses collègues et dénonce le blocage des salaires depuis 2000. « Ce qui nous interroge, au sujet du Ségur, c’est que les primes ne sont pas garanties à terme. Pour l’instant, notre employeur fait l’avance, mais on ne sait toujours pas si l’État continuera à financer. Dans notre cas, c’est 183 € par mois qu’on perdrait », lance-t-elle.
Auteur : Jean-Noël Potin