À Châteaulin, difficiles conditions de travail à Toul ar C’hoat (LT.fr-29/11/22-17h39)

Comme la plupart des salariés du secteur médico-social, ceux de Toul ar c’hoat, Anthony Marc, éducateur spécialisé et secrétaire du CSE, et Sylvie Jayet, psychologue et déléguée CGT, travaillent en mode dégradé.
La CGT de l’institut de Toul ar C’hoat, à Châteaulin, dénonce « les bas salaires, ?les difficultés de recrutement et les conditions de travail », tout en reconnaissant que la direction n’y est pour rien.

Ce mardi 29 novembre 2022, journée de mobilisation nationale dans le secteur médico-social, la CGT appelait les salariés à se rassembler devant le siège de leur direction générale. À Châteaulin, les représentants du personnel de l’institut de Toul ar C’hoat ont rencontré la directrice, Christine Cloarec. Sans débrayer pour ne pas pénaliser les enfants atteints d’épilepsie (94 dont 12 à domicile). « Mme Cloarec a pris bonne note de nos revendications », rapporte Sylvie Jayet, déléguée syndicale CGT?. Dans ce secteur d’activité, direction et salariés avancent bien souvent dans le même sens. On l’a vu lors des revendications pour les « oubliés du Ségur ».

Pas de prime pour les bas salaires

« Il nous a fallu batailler pour obtenir la prime de 183 € mais les personnels administratifs et de service n’en bénéficient toujours pas, alors que ce sont eux qui ont les plus bas salaires », s’indigne Sylvie Jayet, psychologue de formation. « On leur rétorque qu’ils n’ont pas été en contact avec les enfants durant la crise sanitaire. C’est faux ! », détrompe Anthony Marc, secrétaire du CSE et éducateur spécialisé. « À Toul ar C’hoat, enchaîne sa collègue, nous sommes une communauté de vie au sein de laquelle tous s’impliquent pour le bien-être des enfants ». Ces « oubliés » représentent 23 personnes sur 76. « Certains peuvent rester six ou sept ans au Smic, et même 20 ans dans d’autres instituts. Ils seraient même en dessous si une prime obligatoire ne venait combler l’écart », s’insurge la déléguée syndicale.

Désorganisation du travail

Au vu de telles conditions, on comprend mieux les difficultés à recruter. « Les écoles d’éducateurs manquent d’élèves, une orthophoniste en libéral gagne deux fois plus que dans certains établissements, etc. », illustre Anthony Marc. Cette impossibilité de trouver du personnel désorganise le travail de nombre de structures, les uns et les autres s’arrangeant au mieux pour remplacer un collègue et assurer des tâches qui ne lui sont pas imparties. « Tout le monde en souffre ! Ici, nous tenons bon car nous sommes solidaires. Mais ailleurs, les demandes de temps partiel et les arrêts se multiplient, voire les démissions, aggravant encore le problème », se désole Sylvie Jayet. Un temps, l’institut a eu recours à l’intérim mais des remplaçants habituels (les « volants ») sont venus y mettre fin. « C’était un vrai défilé de personnes inconnues des enfants. Un matin, une petite fille de 9 ans a eu peur car elle ne connaissait pas la personne venue la réveiller à 7 h ». Elle n’avait pas besoin de ça.

Loïc L’HARIDON

source: https://www.letelegramme.fr/finistere/chateaulin/a-chateaulin-difficiles-conditions-de-travail-a-toul-ar-c-hoat-29-11-2022-13230956.php

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