Chez l’habitant, à l’auberge de jeunesse ou au foyer des jeunes travailleurs… À Concarneau (Finistère), quelques alternatives à la location touristique existent pour les travailleurs saisonniers. La rédaction fait le point sur les solutions de logement possibles dans la Ville bleue.
Par Enora PANIEZ.
Restauration, hôtellerie, tourisme… Si de nombreux jobs saisonniers sont à pourvoir à Concarneau (Finistère) cet été, ça coince souvent côté logement dans la Ville bleue. Chez l’habitant, à l’auberge de jeunesse ou au foyer des jeunes travailleurs… À Concarneau (Finistère), quelques alternatives à la location touristique existent pour les travailleurs saisonniers. La rédaction fait le point sur les solutions de logement possibles dans la Ville bleue.
1 – Au foyer des jeunes travailleurs, ça stagne
Comme son nom l’indique, le foyer des jeunes travailleurs semble être la solution de logement idéale pour les saisonniers entre 16 et 30 ans. À Concarneau, deux sites sont implantés (les Filets bleus, dans le centre-ville, et dans le quartier de Kerauret) et proposent 21 places au total. Mais le dispositif manque de logements : « Depuis trois ou quatre ans, le secteur immobilier est hyper tendu à Concarneau, et l’offre de logement dont nous disposons est très demandée », explique Bertrand Billaux, directeur adjoint du foyer des jeunes travailleurs de Concarneau.
La difficulté vient notamment du fait qu’il y a très peu de renouvellements des locataires : « Comme les jeunes ne trouvent pas d’autres solutions à Concarneau, ils restent. Donc on propose des logements dans la mesure du possible, en priorisant les projets professionnels stables et plutôt longs, de six mois à deux ans ». Pour les saisonniers, l’option semble donc compromise.
2 – L’auberge de jeunesse, une solution instable
L’auberge de jeunesse, moyen de logement phare pour les jeunes voyageurs, peut être utilisée comme un logement à court terme pour les saisonniers. À Concarneau, l’auberge Ostal idéalement située, au bout du quai de la Croix, près du Marinarium. Sur le principe, il n’y a pas de limite à la durée du séjour dans l’auberge, mais il faut compter 31 € par nuit, soit un loyer de plus de 900 € par mois.
« C’est déjà arrivé plusieurs fois que des saisonniers logent chez nous parce qu’ils n’avaient pas trouvé mieux, raconte Laura, qui travaille à l’auberge concarnoise. En plein été, c’est un peu délicat parce qu’on a beaucoup de réservations. Donc parfois, certains saisonniers vont dormir à l’hôtel et reviennent quand il y a de nouveau de la place. »
3 – Tiss’âge, la solution qui manque de visibilité
Le temps d’un été, il est également possible de loger chez l’habitant. Le dispositif Tiss’âges permet justement de mettre en relation des propriétaires du troisième âge et des jeunes de moins de 30 ans cherchant un toit. « Cela nous permet de répondre aux nombreuses demandes de logement sur Concarneau, explique le référent du dispositif, Yohann Calvez. C’est solidaire pour les jeunes et ça permet de sortir les propriétaires de l’isolement. »
Tiss’âges propose aussi le dispositif Hébergement temporaire habitant, sans contrainte d’âge pour les locataires et les habitants. « L’année dernière, quatre binômes habitant locataires se sont formés. Nous en avons trois nouveaux en 2024, et deux personnes ont proposé d’accueillir des saisonniers cet été, ça bouge ! » Le dispositif gagnerait pourtant à être connu, car son atout est sans aucun doute le prix : « Que ce soit dans le cadre de Tiss’ages ou HTH, le loyer mensuel ne dépasse pas 250 € par mois. »
Pour ceux qui veulent héberger ou trouver un logement, il suffit de contacter Ailes (tél. 02 98 44 45 18 ou par mail : tissages@ailes29.org). Le conseiller Tiss’âges est également présent sur le territoire de CCA, un jeudi sur deux au Point info habitat.
4 – « Trouver des solutions pérennes »
« Dans cette problématique de la pénurie de l’emploi, on a tardé à évoquer la question du logement, qui est pourtant un atout pour recruter, regrette Hubert Jan, président de l’Union des métiers et des industries de l’hôtellerie (Umih) du Finistère. Aujourd’hui à Concarneau, il n’y a plus d’endroits pour loger les saisonniers, ni même les salariés à l’année. »
Pour répondre au problème, des employeurs ont pris le problème à bras-le-corps et fournissent eux-mêmes un logement à leurs saisonniers. Le restaurant Le Chantier a ainsi acheté une maison dans le centre-ville, tandis que l’hôtel-restaurant Les Sables blancs a carrément investi dans un immeuble. Hors saison, d’autres entreprises concarnoises pourraient s’inspirer du projet de « résidence d’actifs » du groupe naval Piriou, qui espère lancer le chantier début 2025.
« Du côté de la mairie, nous voulons trouver des solutions pérennes parce que pour le moment, c’est l’inconnu, notamment pour les saisonniers non Concarnois », explique Alain Echivard, maire délégué de Beuzec-Conq en charge de la culture, du patrimoine et de la vie associative. En interne, des discussions sont en cours avec la région pour négocier le logement des saisonniers concarnois dans l’internat du lycée Pierre Guégin. Il pourrait ainsi accueillir jusqu’à 80 places.
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