
À l’occasion de la journée internationale des droits des femmes, une trentaine de personnes ont déambulé dans le centre-ville de Concarneau (Finistère) en nommant ou en renommant rues et places.
Le cortège était restreint. Mais il a fait du bruit. Durant une heure et demie, une trentaine de personnes ont battu le pavé et sillonné le centre-ville de Concarneau (Finistère), mercredi 8 mars 2023. Afin, à la fois, de se mobiliser à l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes, et de marquer son opposition à la réforme des retraites.
« Quand on est féministe, on est contre la réforme des retraites, glisse Karine. Les différences de salaire entre hommes et femmes sont, en moyenne, de 22 %. Mécaniquement, cela amène à des écarts de pension de retraite de 40 %. On peut également évoquer les carrières hachées, les temps partiels… Avec cette réforme, les femmes vont, de nouveau, être pénalisées. »
Hommage aux jeunes ouvrières sardinières inconnues
Autre sujet mis en avant : le droit des femmes ou plutôt les inégalités qui perdurent suivant le sexe. Comme ils l’avaient déjà fait plus tôt dans la journée à Quimperlé, les militantes, vêtues de bleus de travail, ont, « symboliquement », nommer ou renommer certains noms de rue ou de place. À chaque arrêt, elles ont également donné de la voix en entonnant des chants engagés.
« À Concarneau, 10 % des rues ont un nom de femme, poursuit Karine. Et encore ce chiffre a été gonflé récemment avec la création d’un nouveau quartier à Kerauret, où la plupart des noms de rues sont féminins. »
Le collectif à l’origine du rassemblement a ainsi nommé le parvis des halles, place des Jeunes-Ouvrières-Sardinières-Inconnues. « Afin de rendre hommage aux filles qui travaillaient, parfois, dès l’âge de dix ans, sans contrat de travail et à qui l’on confiait des tâches ingrates. Des invisibles parmi les invisibles. »
En Ville close, l’espace entre le ravelin et le début de la rue Vauban a, lui, été baptisé square Rosalie-Fillastre. « Du nom d’une femme ayant créé, le 1er mai 1910, le syndicat des ouvrières sardinières. »
Ambroise Croizat et ses chaussettes propres
Un peu plus loin, une plaque « rue Denise-Mettetal » a été fixée sur le fronton de l’office de tourisme. « Car c’est à elle qu’Ambroise Croizat doit ses chaussettes propres ! S’il a pu avoir l’esprit libre pour penser ce génial projet de la Sécurité sociale, il le doit à son épouse qui s’est occupée de leur fille, qui lui a préparé ses repas et qui a relu ses notes. »
Derrière l’école de voile des Glénans, la place Philippe-Vianney est devenue la place Hélène-Vianney, du nom de son épouse. « L’école de voile a été créée par le couple et pas seulement par Philippe. » L’erreur devrait, bientôt, être, officiellement, rectifiée puisque le conseil municipal a décidé de renommer le lieu place Hélène et Philippe Vianney. Un petit pas sur le long chemin menant à la parité.
Stéphane BACRO
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