Pour plus de moyens dans l’éducation nationale, pour une hausse des salaires, contre la réforme du bac et la sélection Parcoursup… Des lycéens de Jean-Marie Le Bris à Douarnenez (Finistère) se mobilisent toute la journée, ce mardi 18 octobre 2022, en soutien à la journée d’action nationale.
Ce mardi 18 octobre 2022 au matin, jour de mobilisation nationale, des lycéennes et lycéens de Jean-Marie Le Bris serrent les rangs devant l’entrée, pancartes à la main ou accrochées en l’air. « Si vous êtes d’accord avec les causes énumérées ci-dessus, séchez les cours sans contrôle et rejoignez-nous dans l’escalier central intérieur du lycée », annonce le tract petit format tendu par Ludd, 16 ans, élève de terminale, au bas des escaliers. « Nous soutenons le mouvement national », résume le jeune homme. Dès le début de matinée, plusieurs lycées étaient bloqués, notamment à Paris. Le ministère de l’Education a annoncé un taux de grévistes de 5,67 %, grimpant à 22,94 % dans les lycées professionnels mobilisés contre la réforme voulue par le gouvernement.
Sur les réseaux, à l’internat
Pour cette journée d’action à Jean-Marie Le Bris, envisagée dès 7 h du matin à 19 h jusqu’à ce soir, le mot circulait sur les réseaux depuis quelques jours déjà. « Très vite on s’est organisés avec tous les internes pour essayer de bloquer », poursuit Ludd, qui rend compte de cette manifestation lycéenne en direct sur Instagram. « On s’est organisés avec le principal, on laisse les gens passer mais on essaie de les convaincre de rester avec nous », poursuit le jeune homme, très motivé par cette cinquantaine de lycéens mobilisés.
« C’est un mouvement social, en lien avec le mouvement national, je ne peux pas m’exprimer là-dessus eu égard à ma fonction », indique sobrement Christian Duplessier, le proviseur de la cité scolaire. « C’était spontané. Mes interlocuteurs sont les élèves pour qui ça se passe bien, en toute sécurité. Ils ont le droit de manifester, d’autres élèves sont en cours », poursuit le chef d’établissement. Sur le parvis du lycée, l’urgence climatique revient dans de nombreuses bouches, tout comme les violences policières, le soutien aux raffineurs en grève et aux personnels de l’Éducation nationale.
« On a la rage »
« C’est coupe budgétaire sur coupe budgétaire et pendant ce temps-là, les actionneurs de Total bénéficient d’augmentations indécentes, on a la rage, c’est pour ça qu’on est là », explique un lycéen devant l’entrée. « On pense à notre avenir en général », lâchent Youna, Carmen et Clémentine, toutes les trois en classe de première. « On nous met une très grande pression par rapport à ce qu’il va se passer après, par rapport à Parcoursup, encore plus pour les terminales. Nous sommes 35 par classe, 24 dans les classes d’option : pour faire les projets, c’est compliqué. Et surtout, il y a cette inquiétude. De plus en plus de gens font des crises d’angoisse. Ils ont oublié que nous avons traversé le Covid », estiment les trois amies et leurs camarades mobilisées.
Marion GONIDEC