Par Laura AYAD
Près de 300 personnes se sont réunies à Douarnenez, ce samedi 10 juin, pour protester contre le mal-logement. Une mobilisation plus faible qu’espérée, qui n’entame pas la combativité des manifestants.
Ce n’était pas l’affluence des grands jours… Ce samedi 10 juin, à Douarnenez, entre 250 et 300 personnes seulement ont fait le déplacement jusqu’à la cité Penn Sardin pour protester contre la crise du logement. Un nombre certain, certes, mais inférieur aux chiffres attendus, compte tenu du large appel à manifester diffusé ces dernières semaines dans l’Ouest : « Dire si l’on est satisfait ou pas, c’est difficile à dire, indique Maxime Sorin, du collectif Droit à la ville Douarnenez. Ce qui est sûr, c’est que c’est la première fois que nous réunissons aussi largement. Certaines personnes sont venues de Nantes, d’autres de Guingamp ou de Morlaix pour manifester… De ce point de vue là, c’est une réussite ! Maintenant, on continue de tisser notre réseau pour toucher encore plus de monde. »
Une crise du logement mais des conséquences multiples
Aux côtés de plusieurs collectifs du Grand Ouest, le Douarneniste avait donné rendez-vous aux manifestants sur le port du Rosmeur. En début d’après-midi, tous ont écouté les différents discours préparés pour l’occasion, témoignages variés de l’impact de la crise du logement dans leur secteur : « À Concarneau, nous sommes la ville du Finistère qui compte le plus d’Airbnb », lance aux manifestants Hélène, du collectif Toit Toit mon droit Concarneau. « Que fait la majorité municipale face à ça ? Pas grand-chose. On dirait même que ça ne la dérange pas de savoir que la majorité des jeunes saisonniers logent au camping ! », déplore la Concarnoise. Avant de passer le micro à une salariée du planning familial, une structure directement impactée par la crise du logement : « Nous, ça fait des années que nous nous battons pour un hébergement d’urgence inconditionnel, sans succès jusque-là. Pourtant, les choses ne vont pas à s’améliorant. »
Aujourd’hui, c’est toute la politique du logement qu’il faut revoir… Classer la Bretagne en zone tendue, pourquoi pas. Ma seule crainte, c’est que l’on doive étendre ce dispositif à toute la France !
Le plan logement du gouvernement jugé insuffisant
Également présents, les deux députés de La France Insoumise, Murielle Lepvraud, de la 4e circonscription des Côtes-d’Armor et William Martinet, de la 11e circonscription des Yvelines ont, eux, réaffirmer la nécessité d’un projet de loi fort, en opposition aux mesures présentées début juin par la Première ministre : « Il faut dire qu’Élisabeth Borne a réussi un exploit : celui de rassembler tous les acteurs du logement contre ses annonces ! Des promoteurs immobiliers jusqu’à la fondation Abbé Pierre, personne n’est satisfait. Pourquoi ? Car elle a tout simplement annoncé un énorme plan d’austérité dans le secteur du logement au pire moment qui soit ! », déplore le député des Yvelines.
Et sa collègue bretonne de conclure : « Aujourd’hui, c’est toute la politique du logement qu’il faut revoir… Classer la Bretagne en zone tendue, pourquoi pas. Ma seule crainte, c’est que l’on doive étendre ce dispositif à toute la France ! »
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