À Guingamp, le cri d’alarme contre la « braderie du social » : « On fait avec des bouts de ficelle » (OF.fr 12/10/2023)

Une mobilisation s’est tenue, ce jeudi 12 octobre 2023, dans les locaux de la Maison de l’Argoat à Guingamp (Côtes-d’Armor) pour dire « halte à la braderie du social ». Ils dénoncent un manque de moyens pour un secteur du social en crise.

La Maison de l’Argoat s’est mobilisée, ce jeudi 12 octobre 2023, pour pousser un cri d’alarme : « stop à la braderie du social ». | OUEST-FRANCE

« On fait constamment avec des bouts de ficelle »« on est très inquiets »« on est tous touchés de plein fouet »… Les mots sont forts, les phrases sont chocs. C’est un cri d’alarme. Ce jeudi 12 octobre 2023, la Maison de l’Argoat de Guingamp, avec l’Adalea de Saint-Brieuc (Côtes-d’Armor), se sont mobilisés pour dénoncer « la braderie du social ». Le mouvement est national, à l’initiative de la Fédération des acteurs de la solidarité. « On veut sensibiliser le grand public sur la situation : on accueille de plus en plus de personnes avec l’inflation, mais nos revenus s’amenuisent », souffle Tangi Le Coz, directeur adjoint de la Maison de l’Argoat.

La structure met en avant une hausse importante de ses dépenses, « qui ne sont pas prises en compte en intégralité par les financeurs alors que les besoins augmentent ». En 2022, un déficit de 86 000 € s’est créé. Il devrait être du même ordre en 2023.

« Le social, c’est vital »

Dans la cour du service d’accueil de jour Ariane, à deux pas du château Pierre II, directeurs, salariés ou encore bénéficiaires sont réunis. Deux banderoles sont déployées. « Marre de mendier », peut-on lire sur l’une. Sur l’autre, de nombreux messages : « Le social, c’est vital pour une société en bonne santé » ; « Avec rien, on ne fait pas grand-chose ».

Tous sont unanimes, il faut plus de moyens. Et surtout, des moyens « pérennes », appuient Lise Bouillot, vice-présidente de la Maison de l’Argoat (101 salariés, pour 74 équivalents temps plein) et Marie-France Bommert, vice-présidente d’Adalea (140 salariés, pour 112 ETP). « Nous sommes malheureux et inquiets. Nous n’avions pas ce sentiment les années passées. »

La question du logement, par exemple, inquiète très fortement. « Il y a une grande difficulté d’accès au logement, pas de constructions en nombre suffisant », assurent-ils. « Il y a du souci pour loger les gens et en plus, il faut désengorger Paris pour les Jeux olympiques. Des personnes ne pourront plus être mises à l’abri, faute de places », relance Marie-France Bommert.

« Financement au lance-pierre »

La situation est critique d’après tous les acteurs. « Aujourd’hui, on a proposé aux bénéficiaires de participer. Qu’ils expriment leurs besoins. » Sur le tract national, que beaucoup ont accroché autour du cou, les causes sont avancées : « L’absence de soutien au pouvoir d’achat des plus fragiles, l’instabilité de l’hébergement, la panne de l’accès au logement, le blocage de l’accès aux droits et au séjour, la dégradation des conditions salariales dans les métiers du social, les réponses à courte vue aux défis d’une transformation écologique juste pour les plus fragiles… sont autant de signes d’une volonté politique qui n’est pas encore à la hauteur de la lourde crise sociale que nous traversons. »

Localement, ils disent avoir « de bonnes relations avec les services de l’État », mais il n’y a pas de fonds. « On demande que l’impact de l’inflation sur les salaires, sur les coûts de l’énergie, soit couvert. » Il y a notamment eu une augmentation de 183 € nets, pour certains salariés, dans le cadre du Ségur. C’est une augmentation des charges, « mais pas des produits ». « On a un secteur où le financement est au lance-pierre. Il faut aller à la pêche aux subventions. Et si nous avons des déficits pendant plusieurs années, cela va devenir très, très difficile. »

Auteur : Donovan Gougeon

Source : À Guingamp, le cri d’alarme contre la « braderie du social » : « On fait avec des bouts de ficelle » (ouest-france.fr)

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