À Lanester, la crise énergétique alourdit la facture de plus d’un million d’euros (OF.fr-10/09/22-8h36)

Gilles Carréric, maire de Lanester : « Lanester est une ville de services publics. Et le service public est un amortisseur social. »

À Lanester (Morbihan), les charges liées à l’énergie devraient passer de 900 000 € en 2021 à 2,2 millions d’euros l’an prochain. Le maire Gilles Carréric et son équipe réfléchissent à des économies ciblées.

À Lanester (Morbihan), les charges liées à l’énergie devraient passer de 900 000 € en 2021 à 2,2 millions d’euros l’an prochain. Le maire Gilles Carréric détaille les économies ciblées envisagées.

Mesurez-vous d’ores et déjà les conséquences de la crise énergétique pour la ville de Lanester ?

En 2021, notre facture énergétique s’élevait à 900 000 €. Cette année, toutes sources confondues (gaz, eau électricité, bois…), on en est à + 200 000 €. Pour 2023, avec une hausse de l’électricité à 2,5 % et du gaz à 3,5 %, la projection a minima, c’est le doublement. On passerait donc à 2,2 millions d’euros.

Quelles économies peuvent être mises en œuvre ? De quelles marges de manœuvre disposez-vous ?

On réfléchit à un plan d’actions. Des économies ? Oui, on va en faire. Mais il ne faut pas croire que jusqu’ici nous étions dispendieux. Lanester n’a pas attendu la crise pour s’engager dans cette démarche de transition. Que ce soit l’éclairage public (coupé la nuit), la création de deux réseaux de chaleur bois… Nous avons aussi un schéma immobilier énergétique, qui nous permet une lecture précise de chaque bâtiment. On peut jouer sur la température des locaux. Mais il y a des lieux sanctuarisés : un Ehpad ou une école, ce n’est pas la même chose qu’un gymnase. En parallèle, j’attends de l’État un soutien rapide et surtout lisible.

Il n’y a pas que le coût de l’énergie qui pèse dans votre budget…

En effet, la hausse – légitime – du point d’indice des fonctionnaires représente 450 000 € supplémentaires à absorber. La ville emploie 600 agents (+ 200 au centre communal d’action sociale). C’est un choix politique, nous gérons en direct différents services et équipements. Le service public est un amortisseur social, il a prouvé sa capacité à s’adapter.

S’agissant de la problématique des denrées alimentaires, on gèle en cette rentrée le coût du repas pour les familles. En revanche, nous réfléchissons à l’évolution de la grille tarifaire. Pourquoi ne pas créer de nouvelles tranches ?

Après travaux, le skatepark de Lanester a rouvert en juin dernier. « On n’espère pas grand-chose du contentieux en cours », relève le maire. L’équipement avait fermé à la suite de malfaçons constatées sur la structure.

Cette inflation touche aussi les matières premières… Est-ce de nature à remettre en cause des programmes, des investissements ?

Quand vous faites un appel d’offres, vous pouvez avoir de mauvaises surprises avec du 20 ou 25 % supplémentaires. S’agissant des investissements (de 4,5 à 5 millions), on est sur un mandat de transition. Si tout augmente de 20 %, on fera moins de choses mais on continuera à en faire. Par exemple, pour le skatepark qui a rouvert avant l’été, on n’a pas attendu la décision de justice pour le refaire. On a profité de la rénovation pour l’agrandir. C’est un des spots du secteur !

Où en est le dossier de l’Ehpad à Kerfréhour, le gros projet du mandat ?

Il s’agit d’une plateforme gérontologique, c’est-à-dire d’une structure ouverte sur la ville qui rassemblera d’autres services. Tel le Point bleu (aide et soins à domicile), qui y sera transféré. Ce projet (10 millions d’euros), que l’on espère pour la fin du mandat, c’est l’Ehpad de demain. Il est porté par la ville qui en sera propriétaire. Pourquoi ? Parce que c’est le meilleur moyen de maîtriser le coût pour le résident. En parallèle, à la place de l’ancienne supérette, il y aura le centre médical qui devrait ouvrir d’ici la fin de l’année.

La situation financière de Lanester a longtemps été chaotique. Qu’en est-il aujourd’hui ?

On est sur une bonne trajectoire (*). La situation financière de la ville est à apprécier au regard de son patrimoine. Ce serait dramatique si la ville était endettée sans tous les services et équipements dont elle dispose : médiathèque, Quai 9, réseau de gymnases, etc. La cour régionale des comptes va d’ailleurs rendre prochainement un rapport encourageant.

L’image de la ville a changé, la sociologie aussi. Lanester attire davantage, tout en gardant ses marqueurs sociaux et solidaires. On a gagné 1 200 habitants entre deux recensements.

(*). Au 31 décembre 2021, l’encours de la dette est de 34,37 millions d’euros ; la dette par habitant de 1 463 € (1 654 en 2016).

Entretien réalisé par Catherine JAOUEN

source: https://www.ouest-france.fr/bretagne/lanester-56600/a-lanester-la-crise-energetique-alourdit-la-facture-de-plus-d-un-million-d-euros-ebe5f56a-2f91-11ed-bd84-c332a9af669a

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