À l’Ehpad Ty Pors Moro de Pont-l’Abbé(29), les aides-soignants réclament des moyens(LT.fr-2/12/22-18h09)

Une trentaine de salariés de Ty Pors Moro ont débrayé, en début d’après-midi, pour protester contre la nouvelle organisation.
Une trentaine de salariés de l’Ehpad Ty Pors Moro, à Pont-l’Abbé, ont débrayé vendredi 2 décembre dans l’après-midi. Ils protestent contre la réorganisation du travail et la perte d’un poste de soignant.

« Nos moyens dépendent directement de l’Agence régionale de santé, qui conseille fortement aux établissements, selon les directives de bientraitance, de mettre en poste du personnel formé, c’est-à-dire uniquement des aides-soignants, de lever tous les résidents chaque jour et d’être au plus près de chacun dans les actes de la vie quotidienne », expliquent les salariés. L’Ehpad Ty Pors Moro, qui accueille 85 résidents, a ainsi entrepris une réorganisation des services en proposant de créer un pôle hospitalier, pour l’aide au repas, et ainsi soulager les soignants.

Sauf que cela aboutit à la suppression de trois RTT pour les aides-soignants, et à une réduction des moyens humains avec sept personnes tous matins et huit les après-midi. Le secteur dédié aux résidents atteints de troubles cognitifs majeurs se trouve ainsi « amputé », tous les matins, d’un soignant. Et ce, dans un contexte où « depuis quelques années, le degré de dépendance des résidents s’est accru, du fait de leur entrée plus tardive en Ehpad, très souvent à plus de 90 ans ».

Une pénibilité du travail qui complique le recrutement

« Les professionnels veulent faire un travail de qualité et ont du mal à accepter qu’on supprime des moyens », souligne Christelle Kermaïdic, secrétaire générale adjointe de la CFDT santé sociaux du Finistère. D’autant que la pénibilité de ces métiers engendre des difficultés de recrutement, et qu’il est important de travailler sur un équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle. « On perd trois RTT sans revalorisation salariale, alors qu’on travaille un week-end sur deux avec une amplitude horaire qui va de 6 h 30 à 21 h », souligne Hélène Riou, représentante du personnel. Une délégation a été reçue par la directrice de l’établissement, mais aucune solution n’a pour l’instant été trouvée.

« La mobilisation est compréhensible »

« Dans le cadre de son contrat d’objectifs et de moyens avec les autorités de tarification (ARS et CD29), l’établissement a obtenu 3,5 poste d’aides-soignants (équivalent temps plein). Cela a permis de revoir les compétences des professionnels, en distinguant le métier d’agent hôtelier et celui d’aide-soignant », explique la directrice, Chrystèle Denoual-Bosser.

« Les professionnels de l’Ehpad ont participé aux travaux avec engagement, intérêt et professionnalisme. Force est de constater que nos moyens sont encore trop justes pour répondre aux demandes des professionnels, qui aspirent à plus de temps pour prendre soin des résidents. La mobilisation est compréhensible pour les aides-soignants, qui verront diminuer leur quotité de travail journalière et, par voie de conséquence, leur nombre de jours de RTT afin de leur permettre d’être le plus nombreux possible la semaine et le week-end », complète cette dernière. Un courrier a été adressé par la direction dans ce sens à l’ARS, pour l’instant resté sans réponse.

Delphine TANGUY

source: https://www.letelegramme.fr/finistere/pont-labbe/a-l-ehpad-ty-pors-moro-de-pont-l-abbe-les-aides-soignants-reclament-des-moyens-02-12-2022-13233176.php

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