À l’hôpital de Brest, les parkings payants font grincer des dents (LT.fr-20/02/24)

À l’appel de plusieurs syndicats, une vingtaine d’agents du CHU de Brest manifestaient mardi 20 février dans la matinée contre le nouveau contrat des parkings du CHU avec Q-Park. (Photo LT/Isabelle Jaffré)

Les syndicats CGT, CFDT et Sud ont manifesté ensemble mardi matin sur le site de Morvan du CHU de Brest. Ils s’opposent aux modalités des parkings payants de la Cavale Blanche et de Morvan.

Par Isabelle JAFFRE.

« La barrière sera ouverte jusqu’à midi », expliquent deux syndicalistes en gilet CGT aux automobilistes à l’entrée de l’hôpital Morvan, en centre-ville Brest. Une opération « parking gratuit » était organisée ce mardi 20 février 2024 par plusieurs syndicats (CGT, CFDT, Sud). Une vingtaine d’agents hospitaliers ont ainsi manifesté pour protester contre les nouvelles modalités de paiements à Morvan, mais aussi pour demander le retour à la gratuité sur le site de la Cavale Blanche pour les usagers.

« Des soignants ont perdu leur accès gratuit »

Depuis janvier, c’est en effet l’opérateur privé Q-Park qui gère les 3 550 places de la Cavale Blanche, dont 1 560 places du nouveau parking à étages de la Cavale Blanche, ouvert en prévision de l’ouverture en avril prochain de l’Institut de cancérologie et d’imagerie du CHU. La société exploite également les 690 places du site de Morvan.

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« Ce n’est pas normal de devoir payer pour venir travailler, martèle Mickaël Nedellec de la CGT. L’hôpital a déjà du mal à faire venir des gens pour travailler ici. Alors, si en plus on les fait payer… » Pour ce manipulateur radio à Morvan, les nouvelles règles d’attributions des accès aux parkings pour les soignants sont inadmissibles. « Avant, tous les personnels qui travaillaient en horaires décalés avaient le droit à un accès gratuit. Désormais, il faut avoir travaillé au moins 50 % en horaires décalés sur les trois derniers mois. Beaucoup de soignants ont perdu leur accès », poursuit-il.

Les manifestants avaient ouvert l’une des barrières et laissaient les automobilistes sortir gratuitement.
Les manifestants avaient ouvert l’une des barrières et laissaient les automobilistes sortir gratuitement. (Photo Le Télégramme/Isabelle Jaffré)

Les syndicats s’inquiètent aussi de la situation des personnels et étudiants ayant besoin de se rendre sur les deux sites pour des missions transversales, des formations ou autres. « Ils peuvent se faire rembourser mais ce n’est pas simple d’avancer cette somme pour tout le monde », note Mickaël Nedellec.

Des critères d’éligibilité revus

À la Cavale Blanche, le problème ne se pose pas pour les soignants. Le site disposant de davantage de place, 5 670 accès gratuits ont été octroyés aux agents contre 1 252 à Morvan, plus 100 droits spécifiques pour les personnels de nuit, selon des critères d’éligibilité revus récemment. Une nécessité selon la direction du CRHRU au vu de la particularité de ce site de centre-ville.

Mais les syndicats pensent aussi aux usagers, patients comme visiteurs. « Pour les patients, il y a la possibilité de se faire rembourser le parking. Mais est-ce normal de reporter cela sur le budget de la sécurité sociale quand c’est un profit pour une entreprise privée ? », s’interroge Sylvain Madec, secrétaire du syndicat Sud Santé-Sociaux au CHU, qui souligne aussi que quand l’hôpital public fait payer, le parking de la clinique de Keraudren est, lui, gratuit.

Est-ce normal de reporter cela sur le budget de la sécurité sociale quand c’est un profit pour une entreprise privée ?

Concernant la gratuité pour les usagers, une pétition a été lancée en janvier. Elle avait atteint plus de 2000 signatures ce 20 février. Ce mardi matin, les patients et visiteurs étaient d’ailleurs ravis de l’opération parking gratuit. « Ils ont bien raison ! On vient souvent et cela revient cher », lance par exemple cet automobiliste après avoir pris le tract syndical.

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Les syndicats ont fait plusieurs propositions, notamment la possibilité de mettre en place des navettes entre Morvan et la Cavale Blanche, qui servirait ainsi de parking relais.

De son côté, la direction du CHU rappelle que la concession a été signée en 2021, et qu’elle a permis de « mettre en place de nouvelles infrastructures que le CHU n’était pas en mesure de financer et de réaliser seul. […] Différentes pistes de travail sont déjà étudiées par la direction pour ajuster notre contrat mais aussi pour renforcer notre démarche de soutien aux mobilités durables ».

Source: https://www.letelegramme.fr/finistere/brest-29200/a-lhopital-de-brest-les-parkings-payants-font-grincer-des-dents-6530069.php

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