À l’Ifremer, l’État a-t-il les moyens de ses ambitions ? (LT.fr 08/06/2023)

À l’appel de la CGT et de la CFDT, des salariés de l’Ifremer se sont rassemblés, ce jeudi, à 13 h, à l’entrée du site, à Plouzané. Ils souhaitaient alerter sur « la dégradation de leurs conditions de travail et de leurs outils ». Le P-DG, François Houllier, admet un manque de moyens.

« Avec l’Ifremer, l’État n’a pas les moyens de ses ambitions, prévient la CGT, et les conditions de travail des salariés ne cessent de se dégrader. D’ailleurs, les démissions s’enchaînent ». (Photo Le Télégramme/Valérie Gozdik)

La situation se tend à l’Institut français de recherche pour l’exploitation de la mer. Au Technopôle Brest-Iroise, à Plouzané, les 200 salariés du centre Ifremer de Bretagne qui se sont rassemblés à l’accueil du siège, ce jeudi 8 juin 2023 à 13 h, voulaient rappeler leurs craintes en ce jour de conseil d’administration. Après le rassemblement, les délégués syndicaux ont d’ailleurs interrompu la séance pour s’y exprimer. « Nous avons voulu cette opération coup-de-poing car le manque de moyens financiers et humains engendre une grande frustration dans les équipes. Aujourd’hui, nous demandons 5,2 % d’augmentation de la valeur du point au minimum, avec effet au 1er janvier 2023 », résume Frank Jacqueline, représentant la CGT. « Les salariés n’ont aucune perspective de carrière et les démissions se succèdent, poursuit le délégué syndical. L’État veut toujours plus en donnant moins de moyens, cela ne peut pas durer ».

L’Ifremer a-t-il les moyens de ses ambitions ?

« Deux hausses de salaires ont été accordées en 2022 et, comme dans la fonction publique, elles sont en dessous du niveau de l’inflation, admet François Houllier, le P-DG de l’Ifremer, mais même si plus de recherches sont attendues, nous devons faire avec nos moyens ». Mais, pour François Houiller, la situation n’est pas si dégradée. « Un nouveau navire hauturier est en construction, explique le P-DG arrivé à la tête de l’Ifremer en 2018, et s’il n’est pas aussi beau qu’espéré, c’est que nous n’avons pas eu toutes les ressources espérées pour le financer. La Région Bretagne devait notamment cofinancer le navire, mais ne l’a pas fait ».

L’argent nerf de la recherche

Tout semble donc être une affaire d’argent. « La mer est à l’agenda de l’État, et mon devoir est de trouver les moyens pour que le personnel ait de bonnes conditions de travail », admet François Houllier. « La réalité, c’est que l’Ifremer ne peut pas répondre aux ambitions scientifiques de la France, objecte le représentant de la CGT. Et la confiance avec la direction est rompue. Nous demandons un changement de gouvernance et nous allons écrire au ministère de la Recherche ». En début d’année, Le Télégramme révélait que la directrice de la communication, aujourd’hui remplacée, était soupçonnée d’avoir utilisé des fonds publics pour financer des déplacements privés. La ministre de la Recherche a demandé qu’une enquête interne explique ce dysfonctionnement. « Les enquêteurs de l’Inspection générale de l’éducation, du sport et de la recherche remettront bientôt leur rapport à la ministre », annonce le P-DG. Pas sûr que ce document apporte l’oxygène que réclame la recherche maritime française, en pleine crise.

Auteur : Valérie Gozdik

Source : À l’Ifremer, l’État a-t-il les moyens de ses ambitions ? – Brest – actualités et informations locales en direct | Le Télégramme (letelegramme.fr)

URL de cet article : À l’Ifremer, l’État a-t-il les moyens de ses ambitions ? (LT.fr 08/06/2023) – L’Hermine Rouge (lherminerouge.fr)

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