Comment vont s’organiser les criées du sud Finistère alors que la filière pêche se restructure ? Ce samedi 6 janvier 2024, à Loctudy, plus de 200 personnes se sont rassemblées pour que la vente sous criée ne soit pas supprimée.
Par Rose-Marie DUGUEN
Ce samedi 6 janvier 2024, dans le port de Loctudy (sud Finistère) des cornes de brume résonnent : elles viennent du bateau de la SNSM ( Sauveteurs en mer) et de bateaux de pêche. L’action est symbolique, menée par l’interprofessionnelle du port, inquiète : « Si la vente sous criée s’arrête à Loctudy, un ensemble de notre économie risque de s’effondrer », explique Ludovic Le Lay, président de l’interprofessionnelle, au micro.
Plus de 200 personnes – des métiers de la mer, des plaisanciers, des élus municipaux, la députée Liliana Tanguy, des habitants… – sont là. En partageant une galette des rois, ils soutiennent l’interprofessionnelle et la SNSM (à qui vont les bénéfices des 400 parts vendues).
Retour début 2023, il y a un an. Le plan de sortie de flotte bouleverse la filière pêche en Finistère, et particulièrement le pays bigouden. Depuis, l’avenir et l’organisation des criées du territoire sont requestionnés. Particulièrement à Loctudy. « Les ports de pêche du pays bigouden ont tous des spécificités. Il ne s’agit pas de déshabiller l’un pour tenter de sauver l’autre. Nous survivrons ensemble ou nous mourrons séparément », plaide l’interprofessionnelle.
La pêche mais pas que
À Loctudy (environ 4 000 habitants), « la pêche, la conchyliculture, l’algoculture, la mytiliculture… représentent 300 emplois. A cela s’ajoutent le mareyage, les coopératives maritimes, les chantiers navals… ». Ces activités multiples sont un atout pour les défenseurs de la criée.
Dans le port, environ une soixantaine de bateaux (hauturiers, côtiers, petits fileyeurs). Ils ramènent par exemple la fameuse demoiselle de Loctudy (la langoustine) mais aussi l’églefin, la lotte, le merlu… « On vise 2 100 tonnes de poissons pour notre criée en 2024 (2 600 tonnes l’an dernier). D’autres criées en France fonctionnent avec ce volume. Restructurer est nécessaire mais il ne faut pas supprimer », martèle Ludovic Le Lay, armateur de métier.
Comment alors ? En misant sur « l’économie, le tourisme, la recherche, pourquoi pas la course au large », glisse-t-il. L’interprofessionnelle détaillera ses propositions vendredi 12 janvier 2024, à 18 h 30, lors d’une réunion publique au centre culturel.
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