Par Agnès CLERMONT
Confrontée à la pénurie de personnel soignant, la direction du CHU vient d’informer les syndicats que deux unités de soins psychiatriques, à l’hôpital Saint-Jacques, vont perdre des lits. L’intersyndicale a déposé un préavis de grève pour le jeudi 21 septembre.
C’est un cercle vicieux qui poursuit sa course délétère : « Il manque tellement de personnel soignant, il y a de telles difficultés de recrutement que des lits ferment partout dans la région », se désole Tony Gilbert, secrétaire général FO au CHU de Nantes. En Mayenne, détaille l’une de ses collègues, l’hôpital a perdu la moitié de ses lits. « On déplace les patients de département en département. Et on se retrouve avec des cas de plus en plus lourds à l’hôpital Saint-Jacques, à Nantes. »
Ados transférés chez les adultes
Certains de ces adultes sont accueillis dans l’unité Tati, au sein de cet établissement. « Mais nous avons appris, vendredi 8 septembre, que ce service va perdre huit lits. Comme celui réservé aux adolescents et aux jeunes adultes de 16 à 20 ans, appelé l’unité Espace, qui va fermer quatre lits sur les douze dont il disposait. »
Une très mauvaise nouvelle, alors que la santé mentale des plus jeunes, notamment, se dégrade. Et qui ne vient pas seule : « La direction nous a également annoncé que la nuit, les jeunes patients de l’unité Espace seront transférés dans l’unité Tati », s’alarme Tony Gilbert.
En danger
Inacceptable pour lui comme pour ses collègues : « Les ados sont mis en danger au milieu d’adultes qui souffrent de graves pathologies. Surtout la nuit, alors que l’encadrement manque plus encore. Il y a déjà eu des agressions ! »
Mais pourquoi fermer des lits ? « Pour récupérer du personnel, qui manque partout. La difficulté, surtout, c’est de trouver du monde pour travailler la nuit, du fait des conditions de travail, de plus en plus mauvaises. »
Ce jeudi 14 septembre au soir, une intersyndicale qui rassemble la CGT, FO et Sud dépose un préavis de grève pour le jeudi 21 septembre à minuit. Au chapitre de leurs revendications, la réouverture immédiate des lits, le remplacement de tous les arrêts maladie, « que chaque poste vacant soit pourvu, mais nous demandons aussi le dégel du point d’indice pour retrouver l’attractivité nécessaire à l’embauche ». Ce mouvement social, en intersyndicale, pourrait gagner d’autres secteurs du CHU, dans les jours qui viennent.
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