Par Agnès CLERMONT.
Leurs salaires trop étriqués, qui entraînent des difficultés de recrutement, les mettent doublement en difficulté, dénonce FO, qui prévient que les policiers municipaux feront grève pendant la Coupe du monde de rugby, qui a démarré, en France, le 8 septembre.
En février 2022, ils manifestaient déjà devant l’hôtel de ville de Nantes pour dénoncer, entre autres, la faiblesse des salaires et les problèmes de recrutement. En ce mois de septembre 2023, les policiers municipaux comptent bien remettre ça, indique Laurent Desgens, le secrétaire général de la section FO pour la police municipale.
Un préavis de grève a été déposé vendredi 8 septembre, alors que démarrait la coupe du monde de rugby, et que le stade de la Beaujoire se prépare à accueillir quatre matches, du samedi 16 au dimanche 8 octobre. Avant, finalement, d’être repoussé au vendredi 15 septembre.
« Treize sont partis »
Car pour FO, les rémunérations ne sont toujours satisfaisantes. Conséquence : leur bas niveau entraîne des difficultés de recrutement, et partant, des mauvaises conditions de travail des policiers. En cause, la prime qui vient compléter les salaires. L’indice qui sert à calculer celle versée aux agents est plus bas que dans de nombreuses localités, avance le syndicaliste.
« Résultat ? Depuis début 2023, treize collègues sont déjà partis pour aller travailler dans d’autres communes. Et d’autres s’interrogent. C’est beaucoup plus que d’habitude. »
Stagiaires
Pour pallier le manque de personnel, dit-il, « la Ville utilise les stagiaires. Souvent, un policier municipal sort avec deux d’entre eux, en tenue, sur la voie publique, alors que ces personnes qui ont passé le concours mais n’ont pas encore eu de formation, ou ne l’ont pas finie, ne devraient pas intervenir sur le terrain. Des décrets le stipulent. » La pratique existe pourtant massivement, à Nantes, pour rassurer la population, analyse-t-il : « Ça fait du bleu dans la rue, et c’est comme ça depuis six mois. »
Le syndicaliste pointe également le manque de matériel. « Nous avions obtenu d’avoir un bouclier et un casque de protection par policier. Cela avait été acté par la mairie. Mais on n’a toujours aucun casque, et juste un bouclier par véhicule. Ce n’est pas assez. » Par ailleurs, FO demande toujours des dotations en armes à feu : « Quand on voit que ça tire même dans le centre de Nantes, on voudrait pouvoir riposter. »
Sur toutes ces revendications, « la Ville nous demande toujours d’attendre, d’attendre. Là, avec la Coupe du monde de rugby, c’est le moment de se faire entendre. »
Sollicitée, la mairie précise que « les sujets cités par FO sont déjà identifiés par la collectivité et font l’objet d’un travail de fond dans le cadre du dialogue social au sein de la Police municipale, avec les agents et les organisations syndicales ». Et de promettre que « des éléments de réponses seront apportés avant l’échéance du préavis, le 15 septembre ». Une rencontre entre la municipalité et Force Ouvrière est notamment prévue jeudi après-midi, pour tenter d’éviter le déclenchement de la grève.
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