Par Nathalie HAMON
Après avoir été reçu au conseil départemental de Loire-Atlantique, Salah Hamouri a témoigné de son vécu d’ancien prisonnier et de son engagement envers les droits des Palestiniens.
La salle de la Manufacture se remplit très vite, ce mercredi soir 25 mai, à Nantes. Deux cents militants associatifs, défenseurs des droits de l’homme, mais aussi des curieux sensibles à la cause palestinienne viennent entendre le témoignage d’un homme très sollicité en France et ailleurs, marqué par la fatigue, par des années de prison et « un harcèlement politico-administratif » quotidien, depuis qu’il a été « arrêté la première fois, à 16 ans, en 2001 ».
Avocat franco-palestinien de 38 ans, défenseur des droits des Palestiniens, Salah Hamouri ne peut plus exercer son métier depuis qu’il a été arraché à sa ville natale, Jérusalem, expulsé, « arrivé menotté à Paris le 18 décembre ». Il était resté détenu dans des prisons israéliennes durant huit mois, après s’être vu retirer sa carte de résident, ce qui équivaut à un retrait de nationalité.
« Un dossier de sécurité secret »
Sans accusation formelle, sur la base d’« un dossier de sécurité secret », les autorités israéliennes le soupçonnent de liens avec le Front populaire de libération de la Palestine (FPLP), une organisation jugée terroriste par l’État hébreu et l’Union européenne. Ce que conteste Salah Hamouri.
« Le harcèlement qu’il subit n’est qu’une partie d’une plus vaste démarche concertée, qui s’intensifie pour affaiblir et rendre inopérante la société civile palestinienne », pointe Catherine Pajot, bénévole de l’association rezéenne des Amis d’Abu-Dis solidarité Palestine. Salah Hamouri a raconté le traitement infligé aux prisonniers politiques palestiniens, les procédures d’arrestation, les pressions psychologiques, les tortures. « Les enfants sont jugés dans les mêmes tribunaux militaires que les adultes », précise-t-il.
À défaut d’exercer son métier, en « résistant », il témoigne. Là où il n’est pas empêché par un arrêté préfectoral basé sur le risque de troubles à l’ordre public ou par des tentatives de perturbation de ses conférences. Mercredi soir, il est venu à l’invitation de la Plateforme 44 des organisations non gouvernementales pour la Palestine, après avoir été accueilli au conseil départemental de Loire-Atlantique, engagé depuis plusieurs années à ses côtés.
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